Greta Thunberg : « Sois gentille et retourne jouer dans ta chambre ! »
Professeur agrégé en SVT
Greta Thunberg, suédoise, est née en 2003 d’un père acteur de cinéma et d’une mère chanteuse d’opéra. Son intérêt pour le réchauffement climatique commence vers l’âge de neuf ans. À onze, on lui diagnostique un syndrome d’Asperger (Où sont passés les beaux discours sur l’intégration dans notre société des personnes handicapées ou différentes ? Doivent-ils être considérés comme des citoyens de seconde zone ?).
À quinze ans, elle gagne un concours d’écriture sur le climat et commence son engagement pour la lutte contre le réchauffement climatique avec notamment la grève de l’école le vendredi. Il y a eu ensuite des prises de parole à la COP24 en Pologne (décembre 2018), au parlement britannique (avril 2019), à l’assemblée nationale (juillet 2019) ou encore à l’ONU (New York août 2019).
Vous vous demandez peut-être pourquoi je vous résume sèchement la biographie de l’emblématique et controversée Greta Thunberg ? Ne vous méprenez pas, loin de moi tout idée de sexisme !
Mais pour comprendre le clivage que génère ce personnage engagé, j’ai entrepris des recherches sur Greta Thunberg, car comme probablement la plupart d’entre nous, je ne connaissais pas grand-chose du personnage.
Ce que vous allez apprendre
- Greta Thunberg ne prétend pas être scientifique et ne fait que relater des données accessibles à tous
- La quasi intégralité des critiques sur Greta Thunberg ne porte pas sur le fond mais sur la forme
- Les critiques concernent l'âge, le sexe, le trouble, le physique d'une jeune ado de 16 ans
- Il existe des questions légitimes sur la médiatisation de Greta Thunberg, qui portent donc sur le fond de la question
- L'écologie ou les différentes visions de l'écologie sont des débats nécessaires
Arnaud Lardé
Souhaite-t-on des adolescents ivres de Fortnite, désintéressés par le monde qui les entoure ?
Une querelle d’anciens contre les modernes
Cela m’amène en fait à vous parler d’une énième querelle des anciens contre les modernes. Au lycée, vraisemblablement en classe de première, année du bac de Français (enfin, ça c’était avant la réforme du bac mais c’est un autre débat…), a été abordée la question de la querelle des anciens et des modernes, une vieille polémique née à l’académie française qui agita le mode littéraire et artistique à la fin du XVIIe siècle. Deux courants se sont alors opposés :
Les classiques ou anciens qui défendaient une conception de la création littéraire fondée sur l’imitation des auteurs de l’Antiquité. Boileau, Montaigne en étaient des représentants.
Les modernes pour qui la création littéraire consistait à innover. Perrault (qui a déclenché la querelle), Descartes ou encore Molière en faisaient partis.
Cette opposition entre la tradition et la modernité, le conservatisme et le progrès semble en fait vieille comme le monde et dans tous les domaines. C’est le sentiment que j’éprouve face à la polémique provoquée par la personne de Greta Thunberg.
Depuis un peu plus d’un an, cette suédoise de seize ans déchaîne les passions autant qu’elle suscite la haine comme le témoigne le mannequin à l’effigie de Greta Thunberg retrouvé pendu sous un pont de Rome dernièrement.
Greta Thunberg
Et pourquoi au juste est-ce que je devrais étudier pour un avenir qui pourrait bientôt ne plus exister parce que personne ne fait rien pour le sauver ?
Florilège de réactions « mesurées » à propos de Greta Thunberg
Avant de parler du fond de ce phénomène, voici un florilège de commentaires concernant Greta Thunberg. Je vous laisse juge.
« Cette jeune fille arbore un visage de cyborg qui ignore l’émotion : ni sourire ni rire, ni étonnement ni stupéfaction, ni peine ni joie. Elle fait songer à ces poupées en silicone qui annoncent la fin de l’humain et l’avènement du post-humain. Elle a le visage, l’âge, le sexe et le corps d’un cyborg du troisième millénaire : son enveloppe est neutre. Elle est hélas ce vers quoi l’Homme va. » Michel Onfray, Greta la Science, semaine du 23 juillet 2019.
« Greta Thunberg. Dommage que la fessée soit interdite, elle en mériterait une bonne » Emmanuelle Ménard, sur Twitter, députée de l’Hérault 23 juillet 2019
« La petite Greta, cette gamine de 16 ans devant laquelle il faut plier le genou. » Sébastien Chenu, député, fin juin 2019 sur France inter.
« Greta est instrumentalisée par les ayatollahs écolo-catastrophistes qui veulent imposer aux jeunes une réduction massive de leurs libertés », Laurent Alexandre, chirurgien, essayiste et entrepreneur, l’Express, 3 avril 2019.
« Greta Thunberg affiche son Asperger comme un titre de noblesse », Pascal Bruckner, écrivain, Le Figaro 10 avril 2019.
« On se demande qui est derrière cette jeune fille, qui la manipule, qui l’endoctrine. On se souvient de l’embrigadement des jeunesses dans les régimes totalitaires, les jeunesses hitlériennes, les jeunesses maoïstes… » Yvan Rioufol, éditorialiste du Figaro sur Cnews, le 23 septembre 2019.
La liste pourrait être longue, comme l’illustre la tribune de Samuel Gontier sur Télérama. Ce que je reproche à ces critiques, pour ne pas dire ces insultes, est qu’elles sont loin de concerner uniquement le fond du débat en s’en prenant tour à tour à son âge, son sexe, son absence de sexe même (?!!!) ou encore son trouble (autisme asperger).
Il faut creuser bien plus pour trouver traces de critiques sur le fond, seules critiques acceptables dignes de ce nom. Et cela ne sera pas dans les gros titres ou les infos générales des médias de masse. Cela renvoie au traitement de la Science dont j’avais parlé dans « Science, médias et opinions : peut-on dire tout et n’importe quoi ? ».
Greta Thunberg
On nous accuse, nous, les enfants, d'être des alarmistes, mais avez-vous seulement lu le dernier rapport du GIEC ? Ou peut-être simplement n'êtes-vous pas assez matures pour dire les choses ? Page 108. Tout y est. Nous n'avons plus que huit ans et demi avant d'avoir épuisé notre crédit carbone. Et parce que nous sommes les seuls à oser le dire, nous sommes devenus les méchants. Mais y a-t-il un rapport du GIEC caché, y a-t-il un Accord de Paris caché ?
Greta Thunberg et le CETA
Mon agacement face à ce lynchage en règle atteint son paroxysme lors de la venue de Greta Thunberg en France, invitée par des députés de la majorité et de l’opposition à prononcer un discours à l’assemblée nationale le mardi 23 juillet. Rappelons qu’elle n’est pas venue seule mais notamment avec Valérie Masson-Delmote, vice-présidente du GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat). 170 députés sur les 577 étaient présents.
Cette venue a déclenché un déferlement de critiques (vous en avez lu quelques exemples plus haut) ou plutôt de petites phrases qui transpiraient la haine ou la condescendance à peine voilées que ressentaient beaucoup de députés à voir entrer dans l’hémicycle Greta Thunberg. La période correspondait d’ailleurs au vote du CETA (Comprehensive Economic and Trade Agreement), traité commercial de libre-échange entre l’Union Européenne et le Canada.
Des journalistes et députés ont saisi l’occasion pour demander à Greta Thunberg son avis sur la question. Elle a alors eu l’audace de répondre « Je n’ai aucune opinion sur ce vote ». Ah, la HONTE ! Je suis sûr qu’elle n’a même pas d’avis non plus sur les différentes conséquences économiques d’un Brexit avec ou sans accord. L’idiote.
Soyons sérieux, les journalistes ou les députés attendaient-ils vraiment un avis éclairé sur un tel sujet ? Si ce n’est pas de la malveillance ou une sorte de cynisme je ne m’y connais pas. Finalement elle aurait peut-être dû faire comme ses hôtes du Palais Bourbon et pratiquer de la langue de bois…
Greta Thunberg
Je ne veux pas que vous soyez désespérés, je veux que vous paniquiez. Je veux que vous ressentiez la peur qui m’habite chaque jour et que vous agissiez, comme s’il y avait le feu, parce que c’est le cas. Il y a encore une petite chance de stopper les émissions de gaz à effet de serre afin d’éviter des souffrances pour une grande partie de la population de la planète.
Quelle jeunesse voulons-nous ?
Je vois ce lynchage médiatique comme la réaction épidermique d’adultes jugés par la génération qui les suit.
Je m’interroge alors sur la société et plus précisément la jeunesse que nous voulons : Souhaite-t-on des adolescents ivres de Fortnite, désintéressés par le monde qui les entoure ? C’est d’ailleurs un reproche fréquent de nos politiques lors des analyses des fortes abstentions des jeunes aux différentes élections. Ou souhaite-t-on une jeunesse intéressée par leur société, engagée, qui bouscule l’ordre établi (gentiment, on est loin des barricades de mai 68) ?
L’acrimonie des politiques et plus généralement des adultes me dérange. Cette jeune fille a 15 ans, parle le suédois et l’anglais couramment, elle est capable de s’exprimer devant des assemblées ô combien prestigieuses et intimidantes, a reçu différents prix (Prix Ambassadeur de la conscience par Amnesty International, etc.). Ne devrait-on pas se réjouir ou du moins respecter sa curiosité et son engagement ?
Les critiques devraient en fait être dirigées vers nos médias. Oui, car nous sommes aussi responsables de nos médias.
Jean Jouzel, célèbre climatologue, s’époumone depuis des années pour soulever le problème du réchauffement climatique (ou plus exactement du dérèglement climatique) mais il peine à se faire entendre dans la presse écrite et parlée qui savent pertinemment que ces interventions d’experts risquent seulement de faire « zapper » leurs téléspectateurs, soit par désintérêt soit par refus d’être impliqué par ce dérèglement climatique. Qui prend vraiment la peine de lire les rapports du GIEC (et prend néanmoins position sur le sujet) ? Quand je lis sa conclusion sous la forme d’un résumé d’une page, je suis déjà satisfait.
Cette fois les journalistes trouvent face à eux une fille de 15 ans, autiste asperger qui fait la grève de l’école pour parler du réchauffement climatique. Le sujet devient nettement plus porteur. Pourtant, comme Greta Thunberg le répète inlassablement, elle n’est pas une scientifique et ne fait que reprendre les conclusions du GIEC dont les travaux font référence. « Si vous n’écoutez pas les enfants, écoutez au moins la Science » dit-elle. Elle n’usurpe donc la place de personne, ne prétend pas être ce qu’elle n’est pas : son engagement porte uniquement sur l’inaction des gouvernements face aux conclusions claires des experts.
Afin de vous épargner la rédaction d’un commentaire sous cet article m’accusant d’être un pro-Greta aveugle, je tiens à préciser que je ne me considère pas comme un défenseur ni même un partisan de la jeune suédoise. J’essaye le plus possible de penser par moi-même et le côté leader charismatique me laisse toujours sur mes gardes. Mais face à cette jeune fille qui prend sa destinée en main, j’ai du mal à n’y voir que du négatif.
Pour ceux que le combat écologique concerne, combien sont ceux qui se sont dit que les gouvernements ne faisaient pas assez, qu’il y avait trop de beaux discours et pas suffisamment d’actes ? Presque tous j’en suis sûr. Et bien Greta Thunberg ne dit pas autre chose. Mais parce que c’est une adolescente de seize ans, une jeune fille en plus, cela devient un crime de lèse-majesté.
Guillaume Lohest
C’est que les climatosceptiques, les populistes et les anti-écolos ont réussi ce tour de force de faire passer l’écologie pour la pensée dominante, alors même que la destruction écologique n’a jamais été aussi élevée.
Oui, un débat légitime ça existe !
Néanmoins, des interrogations légitimes demeurent évidemment :
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Comment Greta Thunberg peut-elle être présente en si hauts lieux ?
Pourquoi lui donne-t-on la parole dans des instances où ni vous ni moi ne pourrions pénétrer ? Certainement parce qu’au départ, son profil inédit a fait le « buzz ». Mais si ce buzz est au service d’une cause citoyenne et humaniste, je ne trouve pas que cela soit si mal que cela.
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Le catastrophisme est-il vecteur d’action ?
Il est reproché aussi à Greta Thunberg d’être catastrophiste, pessimiste, pour ne pas dire rabat-joie. « Laissez-nous polluer tranquille » en arrivent presque à dire ses détracteurs.
Les adultes, les responsables politiques dans nos sociétés encore phallocrates, n’aiment pas recevoir de leçons venant de plus jeunes qu’eux. Mettre les gens face à leurs responsabilités déclenche souvent des réactions agressives. Pourtant les conclusions du GIEC sont claires et sans équivoques concernant l’ampleur du phénomène et les conséquences qu’il engendre. Le temps est-il encore à la demi-mesure ou à une protestation policée ? Je ne crois pas.
Cette fois-ci en revanche, il s’agit d’un débat tout à fait recevable sur la stratégie ou les méthodes de Greta Thunberg. Le sociologue Gérald Bronner en parle par exemple dans un article « Climat, gluten, ondes, vaccins… Nous sommes saturés d’offres de peur ». On peut en effet débattre sur l’effet qui pourrait être contre-productif du discours de Greta Thunberg. C’est tout à fait respectable.
En revanche travestir cette communication forte en parlant de « dictature verte » ou de « totalitarisme écologique » comme le fait par exemple le magazine Valeurs actuelles, il y a un pas qui n’aurait jamais dû être franchi. L’objectif pour les partisans du capitalisme débridé est de faire passer « l’écologie dure » comme le mode de pensée dominant aujourd’hui. C’est loin d’être le cas et le capitalisme économique a encore de beaux jours devant lui.
Finalement appeler à respecter les recommandations du GIEC cela serait faire preuve de totalitarisme. Pourtant la société impose déjà beaucoup de règles (code de la route, consignes d’évacuation en cas d’incendie, etc.), est-ce totalitaire pour autant ? Les capitalistes essaient ainsi maladroitement d’entretenir une confusion entre une vision infantile de la liberté (« je fais ce que je veux quand je le veux, comme je le veux ») et la nécessité de contraintes inhérentes à un statut d’état de droit. Pour faire plus simple, la plupart des opposants aux recommandations du GIEC cherchent discrètement une façon de refuser d’abandonner leurs privilèges d’Hommes riches, d’Hommes occidentaux.
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De quelle forme d’écologie parle-t-on ?
Paradoxalement, ce catastrophisme est aussi critiqué par une frange écologiste moins « scientiste ». En effet, il est souvent reproché à Greta Thunberg et son groupe de proposer une écologie fondée sur la Science et sur un modèle économique non régressif.
Il existe aussi une vision écologiste qui repose sur la nécessité d’une décroissance, d’un retour en arrière de nos civilisations, indispensables pour sauver la planète, le modèle économique actuel étant, selon ces partisans, incompatible avec une vraie protection de la Nature. Il s’agit d’un débat idéologique, d’un débat sur la conception même de l’écologie, donc un débat légitime dans lequel je vous laisse libre de vous y retrouver.
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Qui profite de la visibilité de Greta Thunberg ?
Dernier point sur lequel il me semble intéressant de débattre, c’est l’entourage de Greta Thunberg. Beaucoup de choses sont dites, écrites à ce sujet.
Imaginer qu’une jeune ado de 16 ans puisse, seule, parvenir à gérer les aspects médiatiques, pratiques, financiers et tout ce qu’entraîne un mouvement mondial est évidemment utopique. Donc oui, il y a des gens cachés derrière la personne de Greta. Qui sont-ils ?
Ingmar Rentzhog qui, le premier a médiatisé la grève scolaire de Greta Thunberg. Il est le cofondateur d’une start-up (« We don’t have time ») sorte de réseau social qui a pour but d’influencer les politiques et les chefs d’entreprise sur les questions écologiques. Les actionnaires de cette start-up sont deux familles connues en Suède, riches (beurk, c’est pas beau l’argent !) et issues de la Finance (re-beurk).
Il est donc tout à fait possible que des personnes aient des intérêts à ce que le combat de Greta Thunberg avance. C’est ce qu’on appelle le greenwashing (marketing basé sur une caution écologique mise en avant par certaines entreprises), comme lorsque PornHub finance des ruches par exemple.
Cela fait-il de Greta un enfant manipulé pour enrichir des adultes malintentionnés ? Je ne crois pas. Cela fait-il de Greta un personnage public dont le combat profitera à certains ? Oui forcément, c’est toujours ainsi.
Greta Thunberg : écologiste radicale ou lobbyiste du développement durable ?
Pour sa venue à l’ONU, Greta Thunberg, qui a décidé de plus prendre l’avion, s’est rendue à New York à bord d’un voilier « zéro carbone ». Par le simple fait d’être un être vivant, nous ne pouvons rien faire qui soit « zéro carbone ». L’idée, je présume, était de montrer qu’elle joignait les paroles aux actes. Il s’agit de communication et il serait hypocrite de penser que parce qu’on est écologiste on ne doit pas se prêter aux règles de la communication médiatique.
Que lui aurait-on dit si elle avait pris l’avion ? Quelle qu’ait été sa décision, les censeurs auraient été au rendez-vous. Ces procès d’intention, qui sont loin de la concerner uniquement, épuisent les personnes qui agissent face aux individus amorphes dont l’embarras de leur inaction se traduit par une critique systématique.
Une des dernières critiques en date concerne sur l’audace qu’aurait eu Greta Thunberg de porter plainte contre cinq états, dont la France, pour non-respect de divers accords et engagements sur le climat. Cette information a largement été relayée par les médias. Le gouvernement français, par son président, n’a d’ailleurs pas tardé à répondre : « Des positions très radicales, c’est de nature à antagoniser nos sociétés ». Le ton s’avère déjà nettement moins bienveillant qu’en juillet lors de la venue de Greta Thunberg à l’assemblée nationale…
Seulement voilà, Greta n’a absolument pas porté plainte contre qui que ce soit. Cette saisie a été réalisée notamment par une ONG (Earthjustice), comme le précise Arnaud Gossement, avocat en droit public et en droit de l’environnement.
Arnaud Gossement
Il s’agit en fait de la saisie « d’un groupe d’experts » pour dénoncer les politiques publiques de cinq États. Aucun juge n’est saisi, aucune procédure juridictionnelle n’est engagée, aucune décision de justice ne sera rendue, aucune sanction ne sera prononcée. Ces personnes ont adressé une « communication » au comité des droits de l’enfant de l’ONU. Cette « procédure de communication » est définie par un protocole à la convention international sur les droits de l’enfant.
L’ONG a seulement demandé l’appui médiatique de jeunes dont Greta Thunberg qui est donc un soutient et non l’initiatrice de l’action.
Pour conclure
Partir du principe que Greta Thunberg ne peut pas penser par elle-même n’est qu’un procès d’intention. En tant qu’adepte de la démarche scientifique, du fait de mon métier de professeur de SVT, je ne peux faire autrement qu’adopter la position suivante : « Jusqu’à preuve du contraire, Greta Thunberg est une militante écologiste engagée, responsable, sans conflit d’intérêt avéré qui a le droit d’utiliser sa liberté d’expression. »
Pour terminer, je crois que nous perdons du temps (mais est-ce si involontaire que cela ?) à discuter de sa légitimité, son âge, son sexe ou son trouble au lieu de nous pencher sur le fond d’un sujet très sensible pour lequel les plus grandes instances scientifiques n’expriment aucun doute.
J’aimerais que sur les plateaux de télé, ou dans nos médias plus généralement, une place plus grande soit laissée aux scientifiques eux-mêmes, aux experts de terrain. Mais voilà, notre système informatif est sinistré et si pour que le dérèglement climatique fasse la « Une » du journal de 20 heures cela passe par le message de Greta Thunberg, alors je prends.
Que penser de Greta Thunberg ? Juge-t-on le personnage ou la question du dérèglement climatique ?
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Arnaud Lardé
Professeur agrégé en SVT
Professeur agrégé en Sciences de la Vie et de la Terre au Lycée Thibaut de Champagne à Provins depuis 2006.
Pur produit de la faculté des Sciences de Marseille, il tient sa vocation de sa passion pour la nature en général et la zoologie en particulier. Il transmet également sa passion en Anglais puisqu’il est responsable d’une section européenne.
Il participe également régulièrement la revue Espèces par la rédaction d’articles scientifiques de vulgarisation.
Bon article. Pour ma part je trouve le bashing contre cette gamine qui a des convictions tout à fait scandaleux et qui résume bien l’état de la société à ce jour. Les médias (que je pourrais aussi nommés meRdias) sont de toutes façons aux ordres de leurs patrons et leurs annonceurs qui sont souvent de grosses multinationales n’ayant aucune éthique.
Donc MOI je dis BRAVO à cette gamine et je me fous de savoir si elle est dirigée ou non, on l’est tous plus ou moins et surtout celles et ceux qui lui crache au visage.
Maintenant lorsque vous finissez votre article par « J’aimerais que sur les plateaux de télé, ou dans nos médias plus généralement, une place plus grande soit laissée aux scientifiques eux-mêmes, aux experts de terrain. » je suis partagé. Je dis cela car j’avoue être sur ma défensive lorsque l’on me présente un scientifique … un expert …. en effet on sait que bon nombres sont eux aussi financés par des gros labos, grosses multinationales et cela est à mon sens un réel problème. Bien sur tous ne le sont (heureusement d’ailleurs) mais là aussi il faut faire le « tri ». Surtout que nos « chers » médias invitent LEURS experts habituels pour qui je n’ai aucun respect.
Maintenant que l’on vienne faire parler les vrais experts, celles et ceux qui ne sont pas financés, celles et ceux qui ont une réelle indépendance alors là je dis oui.
Bonne journée.
Je me souviens du livre et film choc » les nouveaux chiens de garde » qui met si bien et exergue ces soi disants « experts » des médias qui oeuvrent dans des cercles vicieux et non vertueux .
Bonjour,
Le souci est que les experts sont toujours financés par quelqu’un. Les experts doivent être jugés sur ce qu’ils produisent comme contenu objectif et/ou scientifique. Or, bien souvent, les experts de plateaux ne sont qu’auto-proclamés et n’ont rien produit de tel. Ce ne sont que des générateurs d’opinion.
Et comme les personnes qui se trouvent bien dans notre système ont aussi pas mal de pouvoirs, et sont souvent réac’s, non seulement ils critiquent sur la forme par sexisme, anti-jeunisme etc. Mais aussi parcequ’ils ne souhaitent pas que ça change et abandonner leurs privilèges de « riches »…
Les « experts » vont donc propager l’opinion de ces personnes de pouvoir plutôt que des idées plus nuancées.
Voilà comme le dit aussi Arnaud, le système médiatique est noyé, noyauté; compliqué de trouver de bonnes sources d’infos vulgarisées.
Très bon résumé, merci pour cet éclairage sur Greta en espérant que cet article soit partage au delà de ce blog qui rassemble ceux qui sont déjà sensibilises et actifs sur le sujet ..Pour ma part je partage sur fb, Twitter et LinkedIn . Si ce n’est pas dans notre jeunesse que l’on peut garder espoir vers qui d’autre ?
Cet article met bien les pendules à l’heure, tout ce que vous écrivez est très juste … y compris vos doutes et les motifs à débattre sur le fond.
Une chose est acquise : grâce à cette jeune fille, l’indifférence est enfin levée. Ouf ! Cela fait bien quinze ans (et même beaucoup plus, puisque l’envolée des courbes du CO2 et de la température avait été publiée par Claude Lorius en 1987) que les scientifiques sonnaient l’alarme !
Dans la cohorte des intervenants qui préfèrent se focaliser sur ce qu’EST Greta, en non sur ce qu’elle DIT, on doit ajouter Emmanuel Todd qui amalgame joyeusement Greta Thunberg et Emmanuel Macron dans la rubrique « on est dirigés par des enfants, c’est pas normal » (voir l’interview donné en lien ci-dessous, à partir de la minute 6:20). J’en suis la première désolée car j’aime bien cet auteur. Dommage.
https://www.youtube.com/watch?v=pG4mu0XIWmI
Bonjour,
Cet article fouillé offre l’avantage de montrer la complexité de l’information dans un monde qui se nourrit de déclarations intempestives. On s’identifie à l’auteur, il se tient sur ses gardes face à l’émergence de nouveaux hérauts, tout comme on regrette avec lui les procès d’intention ne reposant que sur de la malveillance gratuite. Cette lecture « froide » sur le monde, et cette vigilance ont le don de nous faire réfléchir, avant de prendre partie, et non pas l’inverse, ce qui est souvent le cas dans le cadre d’une information orientée ou mal maîtrisée.
Beaucoup des gens arrivés au pouvoir en France ces derniers temps, et même depuis ces quarantaines dernières années, mais surtout en ce moment, y sont arrivés grâce à des bassesses, des mensonges, des compromis, etc. C’est sans doute pour cela qu’une gamine toute fraîche et pas polluée, les énerve. Sinon il n’y a pas de catastrophisme, car la situation est catastrophique depuis que l’on a inventé le nucléaire. Tout est pollué ! En ce moment, à Paris, quand je sors dehors cela pue la pollution. Une précision : La querelle des anciens et des modernes ne date pas du XVIIe siècle mais s’est jouée depuis l’Antiquité, presque à chaque génération, chacune se considérant comme meilleure que la précédente, plus nouvelle, plus moderne : néotéroi, Comédie Nouvelle, Francigenum opus, Ars Nova, Pleïade, Renaissance, Lumières, Bataille d’Hernani, etc.
Bravo et merci de votre éclairage. Longue vie à Greta, car il en faut du courage pour être un porte étendard. Et je dis bien des choses à ceux qui critiquent son âge, (comme si que les jeunes ne pouvaient avoir la parole et des idées…) son sexe (oh, les vilains machos !) son état de santé (et alors ???). Des intellos qui eux, « savent »!…
rare de trouver des articles qui pensent , merci pour ce site que je découvre .
merci pour votre commentaire; c’est effectivement notre façon de voir; prendre le recul nécessaire et réfléchir au mieux pour avancer des idées éclairées!
Je n’ai marre de cette « Greta » et surtout des adultes qui utilisent cette folle gamine…..
J’aimerais savoir : comment on va gagner nos vies en écoutant tout cet conneries ???
Arrêtez de nous casser les oreilles et de nous vider les porte-monnaie avec des taxes « pour l’écologie « !!!!
Il faut qui ça change, ok,mais avec modération.
Allez gueuler aussi ailleurs, pas seulement dans nos pays (occidentaux).
Allez raller aussi dans les pays où les gens,s’amusent à fabriquer de la neige à 50 degrés à l’ombre (voire piste de ski a Dubaï).
Je n’ai marre…. et je suis pas le seul.
Superbe article, merci !
Bel article je pense qu’ elle a raison de tirer le signal d alarme,on devrait donc se taire parce que sa dérange des personnes,des intérêts bien sûr qu’ elle en a,il faut pas être aveugle notre terre va très mal,mais pour ne pas alarmer la population on devrait se taire comme pour le covid et apres on demandera des comptes au gouvernement.