LifeSys, un écosystème d’entreprises de génie écologique

Le fonctionnement des écosystèmes et de la rhizosphère (la strate de terre visitée par les racines des plantes), et son impact sur le paysage est complexe. Comprendre cette réalité est le défi quotidien des acteurs du génie écologique qui travaillent par et pour le vivant.

Le génie écologique consiste à modifier les paramètres et les composants de l’écosystème (par le vivant) dans le but de favoriser la résilience de l’écosystème (pour le vivant).

La biodiversité est ainsi son matériau de travail, de même que pour le paysagisme ou le génie végétal. Mais elle est également la finalité du génie écologique.

Ce que vous allez apprendre

  • Quelle est la spécificité du génie écologique
  • Comment le génie écologique doit être pensé en lien avec les activités humaines
  • Un exemple de gestion de projet bio-inspiré
  • Comment est né LifeSys

LifeSys est le fruit de la coopération de plusieurs entreprises du génie écologique, qui ont su se fédérer pour proposer des solutions à la hauteur d’enjeux de territoires, que ce soit au niveau national ou au niveau international. Une étroite collaboration permet ainsi à LifeSys de se positionner sur des problématiques d’envergures et des sujets particulièrements complexes.

Francis Bacon
On ne commande à la Nature qu'en lui obéissant.

Une alliance d’entreprises œuvrant pour les écosystèmes

Logos adhérents LifeSys
Logos adhérents LifeSys LifeSys

Des entreprises de l’Union Professionnelle du Génie Écologique (UPGE) ont décidé d’allier leurs forces et leurs compétences pour pouvoir porter, grâce à un travail d’intelligence collective et à l’union de leurs ressources, le volet écologique de grands projets d’aménagement en France et à l’international.

Ce groupement a donné naissance à LifeSys, un écosystème d’entreprises de génie écologique lancé en 2016 lors du salon Pollutec.

Il se positionne sur des projets d’envergure, notamment à l’international, et apporte des solutions systémiques à des problèmes de territoire complexes touchant à la biodiversité. Les acteurs qui le constituent ont décidé de travailler ensemble en réponse à la montée en puissance des enjeux de biodiversité, à la complexité du fonctionnement des écosystèmes et au besoin d’allier des compétences diverses pour apporter une réponse globale cohérente.

Coordonnée par une entreprise pilote, LifeSys propose une méthode innovante alliant intelligence collective et approche systémique. L’UPGE, à l’origine du projet, valide la composition du groupement et atteste de l’éthique, de la qualité technique et du niveau de compétence de ses membres par l’intermédiaire d’un comité scientifique.

UPGE
La confiance entre ses membres est le fondement de LifeSys.

LifeSys est constitué d’entreprises qui travaillent ensemble depuis plusieurs années et de personnes qui se connaissent. Cet écosystème d’acteurs indépendants forme un réseau de confiance qui lui assure :

  • Une rapidité d’action unique.
  • Une démarche d’intelligence collective efficace.
  • Une facilité à travailler sur des projets communs et à partager des données.
  • Une grande adaptabilité face aux situations grâce à la solidarité qui existe entre ses membres.

Approche systémique

Le groupement accompagne les acteurs de la planification et de la gestion du territoire ainsi que les maîtres d’ouvrage de grands projets dans leur démarche de mutation vers la transition écologique.

La spécificité de la méthode est d’intégrer les enjeux de biodiversité du projet dans une réflexion globale sur le territoire. LifeSys considère l’écosystème entier, et en premier lieu les réalités économiques et sociales, afin d’apporter une réponse cohérente et globale à la dimension écologique.

L’objectif final étant de proposer un modèle économique durable pour le territoire, dans le cadre du projet.

Pour cela, le groupement intervient sur les différents niveaux de l’écosystème, de la rhizosphère jusqu’au paysage, sur l’organisation efficace des flux de matière, d’énergie et de personnes, en réflexion avec les acteurs locaux.

Il cherche des solutions sur mesure pour assurer la compatibilité entre les activités économiques et le fonctionnement des systèmes vivants.

UPGE
La force de LifeSys est sa capacité à accompagner les changements économiques.

Le développement de nouveaux modèles économiques est au cœur de l’action de LifeSys qui considère l’activité économique, les usages du fonciers, les services écosystémiques et tous les niveaux de relation entre les acteurs.

Les travaux de génie écologique, création, restauration et gestion des milieux se font ainsi en lien étroit avec l’économie et les usages locaux.

UPGE

Logo UPGE
Logo UPGE UPGE

L’Union Professionnelle du Génie Écologique (UPGE) est une association fédérant des entreprises du génie écologique ou associées au génie écologique.

Fondée en 2008, l’UPGE a été chargée par le Ministère de l’Ecologie du Développement Durable et de l’Energie, de la structuration de la filière autour d’une fédération professionnelle des entreprises du génie écologique.

Elle rassemble des acteurs ayant tous la volonté de participer au développement du marché et à la structuration de la filière génie écologique et partageant l’idée que la biodiversité est un bien commun, indispensable aux habitants du territoire et aux générations futures.

L’UPGE porte activement le développement de la filière par :

  • La constitution d’une fédération professionnelle dynamique.
  • La rédaction d’une norme française sur la conduite de projets en génie écologique.
  • La création d’un pôle technique d’expérimentation et de démonstration, le CCEAGE, regroupant professionnels, chercheurs, acteurs publics, centres de formation, maîtres d’ouvrage.
  • Le lancement de LifeSys, fin 2016, le cluster du génie écologique, qui se positionne sur des projets d’envergure, notamment à l’international, et apporte des solutions systémiques à des problèmes de territoire complexes touchant à la biodiversité.

Une méthode en quatre étapes

Eco paturage
Eco paturage EcoMed

LifeSys, c’est 300 collaborateurs qui croisent leurs compétences sur les milieux aquatiques, terrestres et marins. Le groupement met en œuvre une méthode de gestion de projet inspirée du fonctionnement des systèmes vivants, en quatre étapes.

  1. Un interlocuteur unique, le systémiseur, est spécialisé dans la gestion de projets de territoire. C’est une entreprise pilote qui joue le rôle de coordinateur et permet au client de n’avoir qu’un seul contact.
  2. L’écosystème d’affaires met en œuvre l’intelligence collective et recherche les solutions les mieux adaptées : expertises, ressources et expériences de chacun sont mises en œuvre collectivement.
  3. L’approche systémique intègre toutes les dimensions du projet (social, économique et écologique) parce que le fonctionnement de l’écosystème et les nombreuses interactions en jeu sont complexes.
  4. Déploiement d’une solution intégrale construite avec les acteurs du territoire et mise en œuvre cohérente des compétences multiples des entreprises du cluster : création et entretien des milieux naturels, cartographie aérienne, phytoépuration, phytodépollution, expertises du sol, agriculture, génie écologique marin, restauration d’écosystèmes, etc.

Le besoin de création d’un cluster biodiversité est venu des maîtres d’ouvrage et des décideurs désirant un outil unissant de multiples compétences, suffisamment puissant pour répondre à des projets d’envergure, garantissant la qualité de ses réalisations et proposant une offre claire dans une filière insuffisamment lisible.

Ce besoin a notamment été mis en avant par Ségolène Royal, Ministre de l’Écologie, suite au rapport Delannoy préconisant la création d’un tel cluster.

Romain Gary
Ce qui nous est connu est suffisamment inquiétant pour que nous puissions accepter de courir le risque de l'inconnu.

LyfeSys en exemple : LGV Mans/Rennes

La réalisation des mesures de compensation écologique pour le chantier de la ligne à grande vitesse entre Le Mans et Rennes est un exemple de réalisation commune aux acteurs ayant créé LifeSys.

Plusieurs adhérents de l’UPGE, Dervenn, Ouest Am’ et Ter Qualitechs se sont unis pour créer le groupement « Dervenn Compensation » qui a mené, entre 2014 et 2017, tout le volet opérationnel, des études écologiques aux travaux en passant par la maîtrise d’œuvre et qui sera chargé du suivi jusqu’en 2036.

Eiffage Rail Express (ERE) est maître d’ouvrage du chantier de la Ligne Grande Vitesse Bretagne — Pays de la Loire. Pour la construction de cette ligne qui traverse trois départements (35, 53, 72), ERE était tenu de considérer les impacts environnementaux du projet.

La réglementation sur la protection des espèces et des milieux naturels exige en particulier des réponses concrètes. Ainsi, dans le respect de la démarche « Éviter, Réduire, Compenser », ERE a mené un important travail pour minimiser les impacts de la LGV sur les paysages, le cadre de vie, l’environnement et la biodiversité : forme sinueuse du tracé pour éviter certains espaces, création de passages pour la faune, etc.

Les impacts résiduels font, eux, l’objet d’un programme de compensation écologique sur toute la durée du contrat, jusqu’en 2036. ERE a confié au groupement piloté par Dervenn leur mise en œuvre et leur suivi dans le temps pour assurer la pérennité des mesures compensatoires.

L’entreprise de génie écologique Dervenn, basée à Mouazé, assure la maîtrise d’œuvre technique et réalise également une partie des travaux avec Cardin Travaux publics, du Rheu. Les études préalables sont assurées par Ouest Am’, également du Rheu. Ter-Qualitechs, de Pacé est quant à elle chargée du conseil auprès des agriculteurs.

Génie écologique en zone humide
Génie écologique en zone humide Dervenn

245 sites de compensation ont été retenus pour accueillir les mesures compensatoires relatives à la protection des espaces et des milieux :

  • 7200 mètres linéaires de cours d’eau restaurés par reméandrage, création de frayère, restructuration du lit, etc.
  • 213 mares créées, chacune accompagnée d’un hectare d’habitats terrestres favorables aux amphibiens.
  • 250 hectares de zones humides restaurées par la suppression de peupleraies converties en prairies humides, roselières et boisements humides, dédrainage de parcelles.
  • Plus de 200 hectares d’habitats naturels variés restaurés par plantation et renforcement de haies bocagères, de ripisylves, mise en place de prairies diversifiées, de placettes de non-semis au sein de cultures tardives, etc.

Dans la lignée de l’un des principes-clés de la démarche de compensation d’ERE, qui est de privilégier la gestion agricole des sites de compensation et de limiter ainsi la consommation d’espaces agricoles, le groupement a défini ainsi les modalités de gestion des sites :

  • Sur les sites avec une vocation agricole, 115 « Baux Ruraux Environnementaux » ont été signés avec des agriculteurs locataires, comprenant des cahiers des charges permettant d’assurer la pérennité des mesures compensatoires (loyer symbolique de 1€).
  • Quelques dizaines de sites de compensation sont gérés directement par Dervenn. Il s’agit principalement de parcelles boisées ou de parcelles se composant d’une mare de compensation, donc sans potentiel de gestion agricole.

Le programme de suivi sur 23 ans (2014-2036) a été défini conjointement avec les services de l’Etat et les associations naturalistes locales. Les suivis sont réalisés par le groupement et par les associations naturalistes.

Pour conclure

LifeSys répond à la montée en puissance des enjeux de biodiversité, apporte des solutions face à la complexité du fonctionnement des écosystèmes et au besoin d’allier des compétences diverses pour apporter une réponse globale cohérente.

Il répond à un besoin identifié par les maîtres d’ouvrage sur les sujets de la biodiversité et de la transition écologique, en proposant :

  • L’union de multiples compétences permettant de proposer des solutions innovantes et systémiques en réponse à des situations complexes.
  • Un groupement puissant regroupant plus de 300 collaborateurs, experts et techniciens afin de pouvoir répondre à des projets d’envergure.
  • Une marque garantissant la qualité de ses réalisations. L’UPGE, à l’origine du projet, valide la composition du groupement et atteste de l’éthique, de la qualité technique et du niveau de compétence de ses membres par l’intermédiaire d’un comité scientifique.
  • Une offre claire dans une filière insuffisamment lisible.
Portrait de l'auteur

Le génie écologique ne devrait pas avoir à exister… Comment le faire disparaitre ?

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Portrait de l'auteur

Union Professionnelle du Génie Écologique

L’UPGE se donne pour principale mission la structuration de la jeune filière du génie écologique autour d’une fédération professionnelle.

Elle a été confirmée dans sa mission en 2012 par le Ministère de l'Ecologie du Développement Durable et de l'Energie suite à la feuille de route Ambition Ecotech, dont un objectif est de faire de l’UPGE une fédération d’envergure nationale.

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