Dispersion du loup : quelques constats (Partie 1)

Le canidé sauvage est un grand trotteur. « Le record de dispersion d’un loup qui a quitté la meute parentale pour aller s’établir ailleurs revient à un loup slovène qui a parcouru 2000 kilomètres », selon Jean-Marc Landry.

Il est dit que les capacités de dispersion du loup sont exceptionnelles, certains exemples décrits dans la littérature scientifique parlent d'individus ayant parcouru plusieurs centaines de kilomètres, voire plusieurs milliers ! Cependant un suivi GPS effectué en 2009 atteste que les déplacements journaliers du canidé sont de courte durée. Tout au plus de 10 à 15 kilomètres par période de 24 heures. La nécessité pousse le loup à disperser. Oui ! Mais pourquoi le loup disperse-t-il ?

Ce que vous allez apprendre

  • De quelle façon se déplace le loup
  • Comment il se disperse quand il est en meute
  • Quelle est son mode de gestion des ressources
  • De quel comportement a fait preuve la meute du Mont Ventoux
Serge Bouchard
L’homme est un loup pour l’homme, ce qui, vous en conviendrez, n’est pas très gentil pour le loup.

Quelques constats…

Récemment, L. Fumagalli a détecté la dispersion d’un mâle ciblé génétiquement à Andermatt, en Suisse, qui s’est installé en Bavière, au sud de Munich. Distance à vol d’oiseau : 275 kilomètres. Cette dispersion transfrontalière s’effectue également vers l’Italie.

La femelle ciblée F10 a quitté le Calanda suisse pour s’établir dans le Trentin italien. Soit un déplacement de près de 120 kilomètres vers le sud-est de son lieu de naissance. Ces déplacements isolés ou en groupe de plusieurs individus posent question ! Encore une fois qu’est-ce qui pousse le loup à disperser ?

Dans l’est de la France, durant l’été 2014, un canidé identifié dans le département des Vosges en 2013, sur le massif, est ciblé en Moselle, en région Lorraine. La dispersion est plus modeste. 60 kilomètres vers le nord.

Toutefois, ce canidé a vraisemblablement évolué au sud du Lunévillois, en Meurthe et Moselle, dès le printemps 2014. Ainsi, il aurait triangulé au nord de Sarrebourg, en Moselle, durant l’hiver 2014 avant de changer d’azimut de déplacement en direction du sud du Lunévillois, au sud-est de Nancy, pour revenir sur ses pas en mai 2014 à l’est de Baccarat, avant de disperser vers le nord et le département de la Moselle.

Un parcours de plusieurs centaines de kilomètres, assez caractéristique du loup quand il explore de nouveaux territoires avant de revenir à la meute. Ce processus étant répété parfois durant plusieurs années. Le même phénomène de dispersion est détecté en 2015 sur Baccarat et le sud du département de la Moselle.

Il est étonnant de constater, en 2016, que le loup semble disperser au nord du Lunévillois, alors que des témoignages rapportant la présence, de nuit, de véhicules équipés de phares sur le Bayonnais, en janvier 2016, ne peuvent pas être mis en doute. La pression de chasse, qu’elle soit engagée sur la faune cynégétique ou le canidé sauvage, aurait-elle une influence sur la dispersion du canidé ?

En France encore, un individu détecté au printemps 2012 en Savoie par l’ONCFS a fait l’objet d’une recapture génétique en Haute-Marne en septembre 2013. La dispersion du canidé, sur une période probable de 18 mois, confirme que le sauvage peut disperser sur plusieurs centaines de kilomètres. Soit, dans ce cas précis, un déplacement à vol d’oiseau de 300 kilomètres vers le nord.

Un déplacement moyen de 16 kilomètres par mois qui peut étonner, le canidé dispersant habituellement de 40 kilomètres par an, vers le nord ou l’ouest de l’hexagone au début des années 2000.

Présent dans l’Yonne en octobre 2013 un canidé est identifié dans la Marne en 2014. Encore une dispersion qui s’organise vers le nord sur près de 150 kilomètres. Ce constat a pour origine vraisemblable une dispersion du canidé de Haute-Marne vers l’Yonne entre septembre 2013 et février 2014 avec retour éventuel et provisoire au groupe d’origine. Officiellement, la présence de plusieurs individus, en Haute-Marne n’a jamais existé, tout comme dans le département de la Marne.

Comment se déplace le loup ?

Représentation schématique d'un déplacement non aléatoire
Représentation schématique d'un déplacement non aléatoire Jean-Luc Valérie

Certains éthologues expliquent que le loup a un ensemble de rythmes dont certains sont vraisemblablement prévisibles.

Il est souvent dit que « le loup triangule ». C’est-à-dire ? Un déplacement vers le nord serait, par exemple, suivi d’un autre vers le sud-est puis orienté franchement à l’ouest, le canidé se retrouvant à son point de départ. Mais la nature des dispersions est bien plus complexe.

Dans une représentation schématique de suivi de dispersions il ressort que :

  • Le canidé sauvage se déplace généralement en formant des figures géométriques fermées, ouvertes ou incomplètes, ressemblant au triangle, quadrilatère, carré de notre géométrie.
  • Le loup revient souvent sur ses propres pas, il se décale parfois sur un même axe de dispersion pour revenir à un azimut déjà emprunté. Le canidé marche dans ses pas, ou parallèlement à ses pas afin d’explorer l’intérieur d’une zone qu’il a délimitée.
  • Des azimuts francs de déplacement sont engagés afin d’explorer un secteur contigu à celui qui est quitté, comme l’est ou l’ouest. Ces derniers permettent d’explorer la zone vitale de l’intérieur, également, tout en étant parcourus dans un secteur restreint de chasse, par exemple.

L’Observatoire du loup

Logo de l'observatoire du loup
Logo de l'observatoire du loup Observatoire du loup

« L’Observatoire du loup » a pour but de collecter, rassembler et croiser toutes les informations en rapport avec la présence du loup. Localiser et alerter sur sa présence afin d’anticiper son retour est un impératif.

Faciliter l’approche des phénomènes de dispersion et dénoncer les freins à sa compréhension sont aussi notre credo. Mettre en œuvre une prospective de dispersion probante est une finalité.

Canis Lupus et sa gestion appropriée des ressources

Le mode opératoire confirme qu’il divise la zone vitale en différents secteurs. Cette sectorisation implique une exploitation intelligente des ressources, la détermination de lieux de repos isolés, qu’il coupe un trajet à de nombreuses reprises, qu’il privilégie les intermédiaires comme pour le plus fréquent, le nord-est alors que les axes ouest sont les plus courants.

Il est possible que le loup se déplace plus souvent de nuit que de jour. Le rapport pourrait être de l’ordre de cinq déplacements de nuit pour trois de jour. Enfin il retourne vraisemblablement dans le secteur de départ après avoir couvert la zone vitale.

Dans l’étude de suivi d’une louve nommée F1, réalisée par l’Office National de la Chasse et de la Faune sauvage entre les mois d’août et octobre 2009, il est relaté les faits suivants :

  • Le canidé avait investi une zone vitale de 58 700 hectares. Formant un polygone de 38 kilomètres entre les sommets et 18 kilomètres entre les côtés, orienté du nord au sud et d’est en ouest, la zone vitale comportait quatre zones bien délimitées destinées au repos et à la chasse, sans que ces aires ne soient complètement définies par des faits avérés. Le canidé se reposerait en forêt ! Les stationnements diurnes et nocturnes seraient attribuables, respectivement, à des temps de repos et de chasse avec consommation de proie.
  • Toutefois, il est probable que de nombreux déplacements s’opèrent de jour. En 2012, il a été observé dans l’ouest du département des Vosges, un canidé qui stationnait dans les champs de colza. Cet individu identifié tardivement commençait à se déplacer vers 15h30 et prélevait généralement du bétail en début de nuit au printemps. Ce même individu au masque facial très caractéristique avait été photographié en juillet 2011 au col du Bonhomme, dans le massif vosgien, à une distance de plus de 100 kilomètres à vol d’oiseau.
Cartographie représentative d'un suivi gps en 2009
Cartographie représentative d'un suivi gps en 2009 ONCFS

Il est confirmé également que le loup se déplace entre les zones de chasses. La femelle F1 aurait organisé et exploité quatre secteurs de chasse préférentiels déterminés et répartis sur l’ensemble de la zone investie. Cette femelle n’aurait prélevé aucun domestique sur la période concernée ! Il est souvent dit que les mâles sont les plus dispersants. Ce constat étant globalement erroné ! Le degré d’audace et la capacité à expérimenter une chasse solitaire concernant évidemment les deux sexes.

Il y a donc bien sectorisation de la zone vitale. Il est précisé dans cette étude que le canidé aurait visité tous les secteurs de chasse sur une période de 15 jours au plus. C’est le comportement d’un canidé isolé généralement très mobile, le premier objectif du loup étant de s’intégrer dans la meute qui l’a vu naître.

En meute, les déplacements des individus et les dispersions qui s’en suivent sont différents. Il faut conclure que les déplacements du canidé sauvage ne sont pas aléatoires.

Quels comportements de dispersion du loup en meute ?

Sur une période comprise entre janvier et juin 2016, il est possible de retracer les dispersions d’un groupe de canidés sauvages, à partir de relevés d’indices et en particulier de témoignages visuels probants de la présence du canidé.

Ces dispersions ont eu lieu sur une zone géographique couvrant près de 7 200 hectares, pour un groupe d’au moins quatre individus adultes. La meute s’est désolidarisée à plusieurs reprises avant de se regrouper et un individu isolé a quitté le groupe en avril 2016, dispersant vers le nord-ouest du département jusque dans le département de la Drôme (hypothèse probable). Distance parcourue à vol d’oiseau : 35 kilomètres. Ce qui peut correspondre à la recherche de territoire d’un individu isolé, avec ou sans retour au groupe.

Au 26 juin 2016, l’individu en recherche de territoire ne semble pas avoir réintégré le groupe d’origine. Un retour étant probable avant la fin de l’été, sauf si l’individu concerné a déjà engagé cette démarche les années passées. Ce déplacement typique est pour le moins le pendant d’une installation future dans une zone vitale contiguë à celle de la meute d’origine. Elle est éventuellement en rapport avec des tentatives de braconnage connues depuis 2013.

L’exemple du Ventoux

Dispersion d'un groupe sur un territoire défini
Dispersion d'un groupe sur un territoire défini Observatoire du loup

Il est possible de constater que le groupe du mont Ventoux, constitué de quatre individus, en janvier 2016, s’est séparé une première fois à la fin du mois de janvier. Alors que le groupe se déplace vers le nord-est, un individu disperse vers le sud-ouest, légèrement en dehors de la zone sectorisée habituelle du groupe. La distance entre la meute et cet individu isolé n’excède pas 9 kilomètres. Il est possible que ce loup solitaire soit à l’origine de la dispersion engagée vers le département de la Drôme situé au nord de la zone vitale.

Proverbe chinois
Le lièvre compte sur ses jambes, le loup sur ses dents : chacun survit comme il peut.

Le nombre des données ne permet pas d’être catégorique toutefois, il est établi qu’à partir du 26 janvier 2016, les effectifs recensés ne dépassent jamais le nombre de trois individus adultes. Il est remarquable de constater que le groupe se retrouve à deux reprises, en début de période, le 8 janvier 2016 et en fin de période le 27 juin 2016 sur le même secteur géographique.

En dehors de l’individu qui a dispersé sur le département voisin, les déplacements sont au plus de 12 kilomètres sur le même azimut de déplacement. Sur une période de plusieurs jours. Le dispersant effectuant un déplacement de 36 kilomètres en 45 jours. Ce qui laisse sous-entendre que l’ensemble de ses triangulations pourrait représenter plus de 400 kilomètres au total. Déplacements effectués à travers la zone vitale d’origine connue du canidé isolé et affilié à la meute.

Les gorges de la Nesque et le Mont Ventoux
Les gorges de la Nesque et le Mont Ventoux Jean-Marc Rosier

Le groupe, malgré les déplacements en sous-groupe, s’est vraisemblablement retrouvé sur les sites de repos, voire aux abords d’une tanière avant de se séparer à nouveau. La surface de la zone explorée par la meute, 7 200 hectares donc, permet d’envisager une reproduction en 2016. La présence de louveteaux est éventuellement à mettre en parallèle à la dispersion, réitérée ou non, d’un individu vers la Drôme. Un groupe étant présent depuis 2013, la probabilité est forte. Les séparations de la meute, sur une surface faible, pourraient être en rapport avec le nourrissage d’une louve suitée et de ses louveteaux au début de l’été.

Les capacités du groupe à se nourrir étant supérieures si la meute chasse en plusieurs entités conjointes. Il est souvent dit que les naissances ont lieu en juin, toutefois, les relevés sur les prélèvements de louveteaux en tanière par les paysans, au XIXe siècle, attestent que des louveteaux font l’objet de prime de destruction entre les mois de février et septembre des années concernées. Les naissances sont donc possibles et probables entre les mois de janvier et juillet, alors que la majorité a lieu en mai et juin.

Certaines reproductions multiples, donc deux louves suitées dans le même groupe, parfaitement possibles, désorganisent probablement l’accès à la nourriture des individus adultes et entraînent de nombreuses dispersions, intra-zone ou hors zone vitale. Dispersions qui sont alors provisoires ou deviennent définitives.

Les ressources étant limitées, sauf si les canidés sont en mesure de se nourrir sur le cheptel ovin domestique, en l’absence de mesures de protection pérennes, expérimentées et validées par les bergers ou les éleveurs concernés par la prédation du loup. C’est ce qui justifie aujourd’hui des campagnes de destruction dont les conséquences sont, sans conteste possible, une dispersion plus forte des canidés, sous pression de chasse. Nous y reviendrons dans la seconde partie de cet article !

Pour conclure

Contrairement aux nombreuses idées reçues, le canidé sauvage ne disperse pas de manière aléatoire. Dans un processus de reconnaissance géographique, certains individus aux qualités spécifiques explorent de nouveaux territoires vierges avant de revenir à la meute.

Bien qu'un louvart de quelques mois soit capable d'engager cette dispersion, les distances parcourues et les surfaces investies sont en rapport avec les capacités mentales et d'apprentissage, d'individus matures, généralement en retrait des contraintes liées à la survie du groupe.

Ces dispersions pourraient paraître alors contradictoires. Quelles sont les nécessités du loup ?

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Quelles nécessitées motivent le loup à de tel déplacements ?

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Jean-Luc Valérie

Photographe animalier — Observatoire du loup

Ce photographe animalier passionné est l'auteur de « L'eau de mes terres » (prix Erckman-Chatrian 2009) et de « Le retour du Loup en Lorraine ».

Conférencier et blogueur occasionnel, auteur sur « la Buvette des Alpages », il est l'initiateur de « l'Observatoire du loup » et coordinateur du regroupement de bénévoles et de spécialistes dans différents domaines liés à la géographie, le pastoralisme, les statistiques, le naturalisme, l'éthologie, le loup et la recherche d'informations.

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10 réponses à “Dispersion du loup : quelques constats (Partie 1)”

  1. Article intéressant à lire ! Mais ceux qui suivent les publications de l’Observatoire du Loup, organisme non officiel qui se pose en formidable outil d’investigation comme il n’en existe nul part ailleurs dans le monde, auront du mal à cautionner la vision pour le moins alambiquée de l’auteur. L’ONCFS sert, soit de référence comme dans cet article, soit de faire valoir en démontrant l’incapacité de l’organisme et de ses agents (« mais les données de l’ONCFS sont elles fiables? » Cf Observatoire du loup) Autre exemple « L’ONCFS fait le déni du loup dans les Pyrénées », http://www.pyrenees-pireneus.com/Faune/Loups/France/Pyrenees/Pyrenees-Orientales/2013-12-12-Loups-Pyrenees-Orientales-Jean-Luc-Valerie-fait-des-Decouvertes.html Alors que nous savons tous depuis longtemps que l’ONCFS fait le déni du loup partout ou il s’installe. Enfin, prenons cette lapalissade de l’auteur : « Les ressources étant limitées, sauf si les canidés sont en mesure de se nourrir sur le cheptel ovin domestique, en l’absence de mesures de protection pérennes, expérimentées et validées par les bergers ou les éleveurs concernés par la prédation du loup. » Avant de répondre sur les ressources alimentaires du loup et les mesures de protections des troupeaux, il est bon de connaître ce que J.L. Valérie affirme : « la Lorraine peut accueillir 600 loups … Il faut simplement regrouper les troupeaux et trouver un chien qui les protège » http://www.republicain-lorrain.fr/actualite/2011/11/23/la-lorraine-possede-une-capacite-d-accueil-de-600-canides A savoir : l’élevage en Lorraine occupe 38 % de la Surface Agricole Utile du département. 159 000 brebis y pâture avec une moyenne de 276 brebis par troupeau. C’est dire la difficulté de protéger ces quelques 575 unités qui sont souvent mises à l’herbe en plusieurs lots. Mais le loup s’attaque aussi d’autant plus aux bovins et aux équins, lorsque disparaissent les ovins et caprins. « Les loups sont des animaux merveilleux qui ne posent qu’un seul problème à notre société, mais un problème de taille : la prédation qu’ils exercent sur les troupeaux des éleveurs. C’est pour cette raison, cette unique raison, que l’espèce a été largement éradiquée en Europe occidentale entre le 18ème et le 20ème siècle. C’est pour cette raison, et non pas en raison de peurs ancestrales, que la question de la régulation de l’espèce se pose à nouveau aujourd’hui. Cela fait 23 ans que les éleveurs mobilisent de plus en plus massivement tous les moyens de protection possibles et imaginables. Cela fait plus de 21 ans que la situation s’aggrave d’année en année jusqu’à atteindre aujourd’hui un niveau de plus en plus insupportable, alors même que l’expérience des éleveurs s’approfondit de saison en saison. Le diagnostic technique de la crise que représente le loup pour l’élevage est aujourd’hui acquis et très largement partagé, notamment avec les services de l’État. Qu’est-ce qui se passe aujourd’hui ? Nous enseignons au loup qu’il ne risque rien s’il s’approche de l’homme et de ses troupeaux. Les moyens de protection ne sont que des obstacles que le loup apprend à déjouer pour atteindre la récompense, à partir du moment où il a compris que le risque était égal à zéro. Aujourd’hui, les loups attaquent en plein jour aussi souvent que la nuit, à proximité immédiate des maisons, en présence des hommes, en présence des chiens. Entre loups et chiens de protection, qui se fréquentent en permanence, on en arrive à observer des phénomènes de familiarisation entre canidés absolument impensables d’après la « théorie ». Alors, face à cet échec, tardivement, l’Etat engage une régulation des loups. Mais ce qui est grave, ce qui est tragique, c’est que la surprotection du loup pendant 21 ans a dévalué les moyens de protection et que désormais les éleveurs n’ont pas de solution de rechange… » cf Laurent Garde, écologue au Centre de Réalisation Pastorale alpes Méditerranées (CERPAM, organisme officiel) Toutes ces constatations faites sur le terrain, en France et chez nos voisins depuis de nombreuses années, les promoteurs du « loup dans les zones d’élevage » les connaissaient, au même titre que nos ancêtres les avaient comprises. Mais si nos aïeux ont préservé le pastoralisme, il en va tout autrement pour les promoteurs du tout sauvage. Dans « Initiative pour la conservation des grands carnivores en Europe », publié en 1997 par le WWF, l’UICN et l’Institut Européen pour les Grands Carnivores (LCIE), on peut lire page 103 : « des réserves naturelles de faune sauvage limitées ne sont pas suffisantes pour les grands carnivores. c’est la totalité du paysage qui doit être incluse dans les plans de gestion. » /…/Dans les zones ou évolueront les grands prédateurs, sont inclus les secteurs où doivent être établies de fortes restrictions à l’élevage, en accord avec les réalités locales, afin que l’élevage ne perturbe pas les carnivores. /…/ » http://leloupdanslehautdiois.blogspot.fr/2015/02/loup-la-face-cachee-des-predateurs-tome.html Le loup continuera donc à se disperser en suivant les troupeaux, puis le déclin se fera sentir. Car sans le pastoralisme, la flore et la faune sauvage se réduiront par manque d’espace ouvert. http://leloupdanslehautdiois.blogspot.com/2014/01/limpact-dramatique-de-la-disparition-du.html Des espaces qui, une fois abandonnés, seront convoités par la finance pour proposer aux pollueurs des « actions de compensation environnementales » en échange de destruction de terrain pour l’industrie et le commerce. http://leloupdanslehautdiois.blogspot.fr/2016/01/loup-comprendre-pourquoi-il-est.html Quand on constate que l’Observatoire des loups fait une telle audience dans les médias, lui qui ne dépend d’aucune structure officielle, ni d’aucun groupe scientifique, à contrario des instances officielles qui traitent du sujet CERPAM, INRA, CNRS, ISTRÉA… qui elles sont boudées par les journalistes, on est en droit de se poser des questions ! Bonjour au passage aux administrateurs du blog défi-écologique. L’unique site « écologiste » à accepter la critique par ceux qui sont les seuls à participer à la cohabitation forcée.

    • Les bonimenteurs du pastoralisme sont déjà sur l’article, Par le mélange de compromissions sordides, d’affabulations et de désinformations notoires , ils nous font savoir qu’ils confondent contradictions insipides et affirmations parfaitement argumentées. Pour le pire, en ce qui concernent les éleveurs, et pour le meilleur en ce qui concerne le canidé sauvage, dont la rage aliénée ressort bien plus souvent de la bouche du bonimenteur attitré que de la gueule du loup lui-même et pour cause: ils n’ont toujours pas compris le langage du sauvage, eux qui le côtoient si souvent, sur le net et si peu sur le terrain du loup. Savoir reconnaître les valeurs et les écarts d’une institution comme l’Oncfs ne semble pas à la portée de tout le monde. (Y aurait-il conflit d’intérêts?) Il suffit pourtant de s’investir, au lieu de boni-commenter le sujet. l’Ouragan, c’est du vent…

      • « ils n’ont toujours pas compris le langage du sauvage, eux qui le côtoient si souvent, sur le net et si peu sur le terrain du loup. » Cher promoteur du tout sauvage, si vous avez l’occasion de venir dans le haut Diois, vous y traverserez des forêts de l’ONF qui n’ont de sauvage que le fait quelle ont été crée par des esclaves harkis. Si vous vous aventurez sur mes forets, elles n’ont de sauvage que le fait que j’en ai moi même choisi l’agencement afin d’en tirer le bois nécessaire pour me chauffer et pour une utilisation pérenne et durable. De temps en temps vous y trouverez des pommiers ou des poiriers ou pruniers qui n’ont de sauvage que les greffes que je leur ai faites pour mon plaisir et celui des randonneurs et autres animaux de la montagne. Vous pourrez vous y déplacer en empruntant les chemins que nos ancêtres ont fait et qui n’ont de sauvage que les traces d’entretien que je leur promulgue pour les préserver. Car voyez vous, il vous faudrait redescendre sur terre, au minimum sur notre continent et pourquoi pas en France ou il n’y a aucun espace sauvage. Ce que vous considérez comme sauvage n’est que le fruit de l’évolution de l’homme et de la nature depuis des millénaires et que j’entends bien préserver, pour le plaisir de ceux qui viennent nous visiter et avec qui nous partageons dans le respect et la joie : « chez vous le mot humanité prend tout son sens » me disait récemment un de nos hottes. Alors oui, que le loup vive, mais bien loin des zones d’élevage, pour qu’il puisse vivre sa vie de formidable chasseur et ne devienne pas un misérable cambrioleur idole de ceux qui n’ont vraiment rien compris au milieu qu’ils s’accaparent sans le consentement libre et éclairé de ceux qui en vivent et le respecte. « Il suffit pourtant de s’investir, au lieu de boni-commenter le sujet. » Sachez que question investissement pour vivre avec le prédateur je n’ai certainement pas de leçon à recevoir de ceux qui eux, en vive de ce prédateur. Sans aucune aide puisque non éligible et dans la plus grande ignorance des ensauvageurs, j’ai réalisé plus de 1200 m de clôtures fortifiées et électrifiées à 2 m de hauteur avec les abris, adductions d’eau, terrassement et aménagements nécessaires à la protection de mes chevaux avec qui je fais le maraîchage de montagne. Un jardinage qui n’a rien de sauvage lui non plus et qui ne couvrira jamais les frais et le travail engagé car aucun amis du loup n’acceptera de payer le juste prix pour mes productions grévés par cet investissement. Les poneys de traits restent à la merci de la prédation pendant la pâture le jour après ou avant le travail. De plus, nous autres, Ruraux, nous ne voulons pas redevenir sauvage ou vivre dans un milieu sauvage, fruit de votre imagination malade. Malade de ce qu’en fait vous ne faites rien d’autre que de fantasmer pour sauver la nature que nous nous sommes employés à préserver depuis la nuit des temps pour certain et pour moi depuis mon retour à la terre par choix écologique dans les années 70. Car il s’agit bien pour vous de jeter votre emprise sur notre nature, celle sur laquelle nous vivons, celle que nous avons préservé, alors qu’il y aurait tellement à faire ailleurs que chez nous. Aujourd’hui, l’insécurité générée par l’ingérence de ces « protecteurs de la nature » qui se réveillent en sursaut car il vivent un cauchemar de culpabilité pour n’avoir rien fait et pour continuer à ne rien faire, me vole le droit que j’ai acquis de me reposer et de jouir de mon travail, dans ce milieu qui m’a accueilli et que je laisserai pratiquement intact à mon départ. Juste quelques arbres greffés, chemins entretenus, pâtures enrichies, maison plusieurs fois centenaire préservée, activité d’élevage, de production et commercialisation fromagère transmise à des jeunes qui tremblent pour leur chèvres et qui ne les sortent plus ; Le fromage, la santé des animaux et le paysage s’en ressent déjà et la question de l’abandon se fait plus pressante chaque jour. En 2016, les 2 derniers élevages caprins de la région en production fromagère ont fermé suite à des attaques. Quand à l’Ouragan, il a fait suffisamment de vent pour dévoiler votre ignorance de notre quotidien et de notre approche de la nature. Une communion qui est bien plus difficile à vivre pour nous que votre militantisme moraliste lié à votre quête intransigeante du sauvage rédempteur loin de toute contrainte.

  2. L’Observatoire du loup, est un organisme non officiel, non enregistré (à ce jour) au répertoire des associations dont on ignore et le nombre d’ experts, et leurs noms, et leur qualification. On nous dit présence avérée pour certains départements, quelles sont les preuves, les sources les témoignages, rien n’est cité et n’est vérifiable, c’est le flou le plus total. Tantôt bienveillant mais le plus souvent acerbe avec l’ONCFS, il y dispose d’informations confidentielles dont on peut se demander comment il les obtient … Son responsable, prétendu « naturaliste » entretient une omerta qui nuit à toute sa crédibilité et le conduit sans doute à une certaine mythomanie.

    • Les faits parlent d’eux-mêmes, nous en reparlerons très rapidement, concernant la Vienne et la région parisienne…le flou total se retrouve dans le discours des bonimenteurs et dans lequel le canidé sauvage serait un monstre, prédateur de la femme et de l’enfant, tueur insatiable de tout ce qui vit, hybride converti, réintroduit par les « zecolos », violeur des lois naturelles…Et nous serions  » mythomanes ». C’est assez amusant, je vais donc rappeler la définition de  » mythomanie « : tendance plus ou volontaire et consciente aux mensonges et à la création de récits imaginaires…Comme l’article en question!! L’origine du nom « Lemoine » semble être en rapport avec un sobriquet péjoratif, les moines n’ayant pas une bonne réputation au moyen âge…. Ce bonimenteur aurait il un ancêtre parmi ceux qu’on nommait autrefois « moine paillard », bien plus dangereux que le lupus à cette époque sombre…

  3. Pour le loup , les troupeaux de brebis sont des Supermarchés avec promotion permanente sur la viande grâce aux primes à l’égorgement de l’Europe .
    Déjà en France , une dizaine de personnes par an perdent la vie simplement tuées par un chien soit disant « inoffensif  » .
    Laissez le loup se répandre , on en reparlera dans quelques années …

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