L’équithérapie : sa pratique, ses professionnels et ses objectifs !
Équithérapeute — Domaine d'Hippios
L'équithérapie est pratiquée depuis des décennies et grâce aux médias, elle connait un véritable engouement depuis les années 2000.
Qu’est-ce qui la définit ? Qui peut prétendre se définir équithérapeute ? À qui s’adresse cette prise en charge ? Y-a-t-il des abus ?
Ce que vous allez apprendre
- Ce qu’est l’équithérapie
- Qui la pratique
- Qui est concerné par l’équithérapie
- Quels en sont les objectifs
- Les risques et les abus de la pratique
Société Française d’Equithérapie
L’équithérapie est un soin psychique médiatisé par le cheval et dispensé à une personne dans ses dimensions psychiques et corporelles.
Équithérapie, vous-dites ?
Cette pratique a-t-elle pour but d’être ludique pour un public porteur de handicap ou est-elle considérée comme une prise en charge thérapeutique, avec des objectifs de soins ?
Bien trop souvent, le grand public confond équitation adaptée et équithérapie. Les termes fleurissent pour parler de médiation équine et les professionnels, qui bien souvent ne sont pas d’accord sur la terminologie, se retrouvent eux-mêmes perdus !
Eh oui, il n’y a pas de règlementation, puisqu’il n’y a pas de reconnaissance de ces pratiques, et même si les choses évoluent, la terminologie reste floue.
Néanmoins, tout le monde s’accorde à dire que le terme « thérapie » revêt un caractère médical, à savoir donc que l’équithérapie ne peut être pratiquée que par des professionnels médicaux, paramédicaux ou issus du secteur social.
Ils sont bien sûr formés de manière spécifique à soigner grâce à l’intermédiaire du cheval.
L’équithérapie n’est pas à assimiler avec l’équitation adaptée qui, elle, est proposée par des professionnels du milieu équestre à des personnes en situation de handicap.
La thérapie assistée par le cheval, à partir du XXe siècle
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En 1952, lors des Jeux Olympiques d’été d’Helsinki, le cas de Lis Hartel fut un exemple.
Cette cavalière danoise atteinte de poliomyélite décrocha une médaille d’argent en dressage après avoir surmonté sa maladie par une pratique intensive de l’équitation.
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En 1960 furent créés les premiers centres d’équitation thérapeutique en Europe, Etats-Unis et au Canada.
En Allemagne, le cheval commence à être utilisé par des psychomotriciens en réadaptation physique.
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Par la suite, une psychomotricienne et un masseur-kinésithérapeute, Renée de Lubersac et Hubert Lallery, publieront ensemble l’ouvrage princeps « La Rééducation par l’équitation », en 1973, après avoir effectué un travail de recherche dans toute l’Europe afin de mettre en évidence les bienfaits psychomoteurs apportés par la mise à cheval.
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En 1986, grâce à la création de la Fédération Nationale des Thérapies avec le Cheval, la médiation équine est distinguée de la tutelle des fédérations sportives.
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En 2005, La Société Française d’Equithérapie apporte un nouveau versant à cette thérapie en mettant en avant le versant psychique.
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En 2011, le centre de rééducation et de réadaptation Domaine d’Hippios ouvre ses portes et s’entoure progressivement de professionnels tels qu’une kinésithérapeute, une orthophoniste, un médecin cardiologue, une psychologue, une psychomotricienne, une ostéopathe-éducatrice équin et une comportementaliste équin.
L’objectif consiste à mettre en avant les prises en charge globales du patient, sur les plans psychique, langagier et moteur, ainsi que sur la préparation physique et mental indispensable des chevaux de thérapie.
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En 2016, le Domaine d’Hippios ouvre son organisme de formation visant à promouvoir cette vision globale et novatrice du patient et du cheval thérapeute.
Il offre ainsi aux équithérapeutes des spécialisations à leur formation de base.
L’équithérapie est une prise en charge qui ne date pas d’hier !
Alors que cette pratique semble être innovante et qu’elle se démocratise, il faut savoir qu’elle existe depuis l’Antiquité, notamment par le biais de Xénophon, philosophe de la Grèce Antique et grand amateur d’équitation.
Dans l’Antiquité, les chevaux étaient préconisés dans différents domaines.
Tout d’abord, ils étaient soutien de l’éducation des plus jeunes et ils étaient également recommandés pour fortifier les membres et favoriser l’évolution de certaines maladies somatiques.
Ils participaient donc à l’éducation, au développement moteur et psychique ce que nous nommons désormais respectivement équitation, hippothérapie et équithérapie.
Xénophon
Le cheval est un bon maître, non seulement pour le corps, mais aussi pour l’esprit et pour le cœur.
Qui pratique l’équithérapie ?
L’équithérapie étant en plein essor, nombreux sont ceux qui proposent des séances « d’équithérapie », que ce soit en centre équestre, par le biais d’instituts, de CAMSP (Centre d’Accueil Médico-Social Précoce) ou même chez des particuliers.
Aucune réglementation n’existe et les diplômes actuellement délivrés ne sont pas reconnus par l’état, ce qui ne fait qu’accroître l’incompréhension des différentes terminologies existantes auprès du grand public et engendre des abus et des prises de risques parfois inconsidérés pour les patients.
L’équithérapie étant un soin et non pas un apprentissage de l’équitation, elle ne peut être pratiquée que par un professionnel issu des secteurs médicaux, paramédicaux ou social ayant également suivi une formation spécifique en équithérapie, telle que proposée par la Société Française d’Equithérapie (SFE), l’Institut de Formation en Equithérapie (IFEq) ou la Fédération Nationale de Thérapies avec le Cheval (FENTAC)
Il est donc indispensable de bien s’informer avant de prendre un rendez-vous et ne pas hésiter à demander les références de la personne contactée.
Terminologie trompeuse
Le terme « équithérapeute » n’est pas reconnu en France et certaines personnes s’autoproclament.
N’hésitez-pas à demander les références du professionnel que vous rencontrez ou à consulter le répertoire national des équithérapeutes sur le site de la Société Française d’Equithérapie.
Les principales terminologies en France
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Équithérapeute
Séances dispensées par un professionnel issu du secteur médical, paramédical ou social.
Encadrement du patient par un ou plusieurs intervenants.
Chevaux et poneys entrainés exclusivement à l’équithérapie, régulièrement entretenus en parallèle par un professionnel du monde du cheval.
Mise en place d’un projet thérapeutique personnalisé (bilan, compte rendu, définition d’objectifs, parfois photos et vidéos des séances).
Tarifs compris dans une tranche de 50 à 70 euros de l’heure
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Hippothérapeute
Séances dispensées par un professionnel de santé (orthophoniste, kinésithérapeute, ergothérapeute).
Encadrement du patient par deux intervenants minimum (un professionnel de santé et un accompagnateur ou second professionnel de santé) ainsi qu’un meneur pour le cheval.
Chevaux et poneys entrainés exclusivement à l’hippothérapie, entretenus en parallèle par un professionnel du monde du cheval.
Mise en place d’un projet thérapeutique personnalisé (bilan, compte rendu, définition d’objectifs, photos et vidéos des séances).
Tarifs compris dans une tranche de 70 à 110 euros de l’heure.
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Équitation adaptée
Séances dispensées par un professionnel du monde du cheval.
Intervenant seul avec son patient.
Chevaux et poneys souvent loués à des centres équestres et non travaillés pour l’équithérapie.
Activité de loisirs liée à la condition particulière de chaque cavalier.
Tarifs compris dans une tranche de 15 à 35 euros par séance (qui durent entre 45 minutes et une heure).
Mon enfant peut-il bénéficier de cette prise en charge ?
Toute personne peut bénéficier de séances d’équithérapie et ce quel que soit l’âge, car les projets sont individualisés.
Les difficultés peuvent être légères mais aussi plus complexes (dépression, angoisse de séparation, stress, etc.).
Elles peuvent relever également du handicap (TSA, paralysie cérébrale, syndrome de West, handicap mental, retard de développement, troubles Dys, etc.)
Des contre-indications de deux ordres peuvent être évoquées :
Une contre-indication médicale comme une allergie aux poils de chevaux ou plus spécifique telle qu’une instabilité des cervicales, des troubles moteurs qui pourraient être aggravés par la mise à cheval, etc.
Une contre-indication comportementale, comme un historiques d’actes de violence à l’encontre des chevaux.
Quoi qu’il en soit, une prise en charge en équithérapie nécessitera systématiquement l’obtention d’un certificat de non contre-indication auprès de votre médecin traitant.
Différence entre l’équithérapie et l’hippothérapie
L’équithérapie et l’hippothérapie sont deux pratiques faisant intervenir le cheval comme partenaire thérapeutique mais alors que le premier est un soin psychique, le second concerne exclusivement la réadaptation motrice.
Comment se mettent en place les séances ?
Avant d’effectuer des séances avec le cheval, l’équithérapeute pratique un bilan afin d’évaluer les capacités du patient et de définir les objectifs de prise en charge. Cette étape lui permet aussi d’estimer la durée des séances.
Avec l’accord du patient, l’équithérapeute prend contact avec les autres professionnels de santé et le cas échéant, peut également demander les comptes-rendus déjà effectués.
Pour finir, l’équithérapeute rédige un compte-rendu qu’il remet à son patient.
Suite à cela, les séances auprès du cheval peuvent débuter.
La durée des séances varie en fonction de la pathologie présentée par le patient. En général, la prise en charge est d’une séance d’une heure hebdomadaire.
Les séances d’équithérapie sont très variées et offrent, outre le fait de monter, des moments de partage avec le cheval par le travail à pied et en liberté.
Que peut nous apporter l’équithérapie ?
On entend souvent parler de l’équithérapie comme faisant « du bien » à la personne. Le contact avec le cheval serait apaisant et agirait comme un « antistress ».
Mais est-ce le seul objectif de cette prise en charge ? Auquel cas, comment pourrions-nous juger objectivement de ses effets ?
L’équithérapie va bien au-delà d’une simple mise en contact d’un cheval avec une personne en souffrance.
Cette prise en charge, en fonction des objectifs déterminés lors du bilan, va intervenir sur trois axes principaux : le langage, le psychisme et la motricité.
Langage
En fonction du métier de base de l’équithérapeute, les prises en charge peuvent être aussi très différentes.
Un orthophoniste-équithérapeute accentuera probablement son travail sur le développement du langage, l’amélioration du vocabulaire et des constructions de phrases, la verbalisation des émotions et de ce fait la gestion des comportements inadaptés, difficiles voire même dangereux.
Il pourra, dans le cas de certains handicaps, proposer et mettre en place un langage alternatif comme l’utilisation des pictogrammes chez les enfants TSA ou porteurs de handicaps mentaux.
Pour les enfants lecteurs, l’équithérapeute apportera son soutien à cet apprentissage et créera des séances ludiques afin d’aider le patient à surmonter ses difficultés.
Motricité
Dans le cas d’un équithérapeute dont le métier principal est psychomotricien ou kinésithérapeute, les séances seront probablement axées sur l’amélioration de la coordination ou dissociation des gestes, le renforcement musculaire, le contrôle postural, les redressements du tronc et de la tête, la poursuite oculaire et toute autre activité liée au développement moteur.
Psychologie
Pour finir, un psychologue formé en équithérapie privilégiera le travail au sol ou en liberté puisqu’ici l’aspect non jugeant du cheval, sa facilité à cerner nos émotions de par nos mouvements et attitudes et sa spontanéité à y répondre de façon authentique, permettront au thérapeute d’aborder les ressentis de son patient de manière profonde.
Le cheval est « miroir » des émotions et donc facilitateur de l’expression des émotions.
Démarche globale
De ce fait, il est important pour les personnes intéressées par cette pratique de prendre connaissance du parcours professionnel de l’équithérapeute qu’elles souhaitent consulter.
Il est à noter cependant que chaque équithérapeute est formé pour ces trois domaines d’intervention, qu’il soit issu d’un métier médical, paramédical ou social. Il est donc en mesure d’adapter son travail en fonction des objectifs établis lors du bilan.
Encore faut-il qu’il détienne bien un diplôme d’équithérapeute !
Comment être sûr que le thérapeute contacté est bien formé ?
L’équithérapie n’étant pas réglementée et étant en pleine expansion, elle fait actuellement face à de nombreuses dérives.
L’équithérapeute que vous solliciterez doit répondre obligatoirement à deux critères :
Etre détenteur d’un diplôme paramédical, social ou médical.
Etre détenteur d’un diplôme d’équithérapie délivré par la SFE, l’IFEq ou la FENTAC pour les cursus français.
Le premier diplôme apporte au thérapeute les connaissances nécessaires concernant les pathologies liées à l’homme alors que le second lui permet d’approfondir ses connaissances dans les domaines du langage, de la motricité, de la psychologie et du travail du cheval de thérapie.
Formations en thérapie et médiation par le cheval en France
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Société Française d’Equithérapie (SFE)
Intitulé du professionnel : Equithérapeute
Durée : 13 mois ou 2 ans, au choix
Volume horaires (cours et stage) : 600 heures
Coût de la formation (hors frais personnels) : entre 7 500 et 8 000 euros
Site internet : http://sfequitherapie.free.fr
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Institut de Formation en Equithérapie (IFEq)
Intitulé du professionnel : Equithérapeute
Durée : de 12 à 18 mois
Volume horaires (cours et stage) : 630 heures
Coût de la formation (hors frais personnels) : 10 920 euros
Site internet : http://www.ifequitherapie.fr
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Fédération Nationale Handi Cheval (FNHC)
Intitulé du professionnel : Equicien
Durée : 2 ou 3 ans, au choix
Volume horaires (cours et stage) : 700 heures (formation continue) ou 3575 heures (formation initiale)
Coût de la formation (hors frais personnels) : 14 400euros (formation continue) ou 19 940 euros (formation initiale)
Site internet : www.handicheval.asso.fr
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Fedération Nationale de Thérapie Avec le Cheval (FENTAC)
Intitulé du professionnel : Thérapie avec le cheval
Durée : 3 ans
Volume horaires (cours et stage) : 600 heures
Coût de la formation (hors frais personnels) : 7 500 euros
Site internet : www.fentac.org
Y a-t-il des risques ?
Une étude canadienne (Léveillé, Université de Montréal, Août 2014) révèle que les personnes intéressées par l’équithérapie pour elles-mêmes ou leurs enfants connaissent en partie les bénéfices de cette prise en charge mais qu’elles ne sont que très peu conscientes des risques et enjeux cliniques des mises à cheval.
Cette ignorance a pour conséquence l’incompréhension des tarifs affichés par les équithérapeutes diplômés et amène aussi ces personnes à se diriger vers des structures inadaptées à leurs besoins.
Risques de chutes
Encore très récemment, une adulte de 32 ans victime d’un AVC me racontait qu’avant de venir me consulter en équithérapie, elle s’était dirigée vers un centre équestre.
Le moniteur d’équitation, malgré l’attelle à la jambe et l’hémiplégie de cette dame, l’a mise à cheval comme pour un cours classique.
Dès la mise en selle, cette dame s’est retrouvée en situation dangereuse, avec un cheval qui piétinait et un moniteur occupé à le tenir.
Fort heureusement la chute fut sans gravité mais les conséquences auraient pu être graves.
Malheureusement les exemples ne manquent pas et croyant bien connaître leurs équidés, beaucoup minimisent les risques afférents à la mise à cheval d’une personne en situation de handicap.
Chevaux inadaptés à la thérapie
D’autre part, il faut bien comprendre que les chevaux de thérapie ne sont pas des chevaux de centre équestre. Chacun son métier et rares sont les chevaux qui peuvent à la fois être de bons chevaux de club et de bons chevaux de thérapie.
En effet, alors qu’un cheval de club va répondre aux demandes de son cavalier par le biais des mains et des jambes, le cheval de thérapie va répondre principalement au « thérapeute » qui lui donnera les indications nécessaires.
Dans le cas de la dame citée plus haut, la jambe hémiplégique sera plus figée et automatiquement très serrée contre le flanc du cheval. Le cheval de thérapie est ici formé à ne pas répondre à cette jambe serrée et donc à ne pas avancer plus vite.
Imprévisibilité des chevaux
N’oublions pas non plus que le cheval, même en étant travaillé exclusivement pour l’équithérapie, reste un animal de fuite.
C’est un être vivant au même titre que l’homme et il peut donc prendre peur et reste imprévisible, ce que le grand public oublie souvent. Sa première réaction face à un danger sera de s’en éloigner au plus vite.
En équithérapie, pour assurer la sécurité maximale à son patient lorsqu’il y a mise à cheval, le thérapeute ne travaille pas seul. D’autant plus que son patient n’a bien souvent pas les capacités motrices suffisantes pour réagir en cas de danger.
Il est donc évident qu’un moniteur d’équitation ne peut s’improviser équithérapeute ou que toute personne n’ayant pas suivi une spécialisation d’équithérapeute après une formation de base en santé ou social ne peut proposer cette pratique en toute sécurité.
Le saviez-vous ?
La puissance du cheval
Le cheval au pas reproduit à l’identique la marche de l’humain, d’où l’engouement grandissant en réadaptation physique.
Le pas du cheval génère près de 10 000 impulsions neuro-motrices par heure, contre 500 à 1 000 en prise en charge en kinésithérapie classique.
Un minimum de 300 muscles est sollicité lors d’une mise à cheval.
Le contact ou la monte à cheval sont vecteurs de stimulations vestibulaires, proprioceptives, tactiles, olfactives et visuelles.
Les chevaux d’équithérapie et d’hippothérapie sont de véritables « athlètes » travaillés spécifiquement à ces métiers.
Plusieurs études américaines reconnaissent les bienfaits de l’hippothérapie au niveau de la fonction motrice globale, du contrôle de tronc et de la tête, de la stabilité posturale ainsi que de la fonction du membre supérieur.
Quels tarifs faut-il envisager pour des séances d’équithérapie ?
Les prix varient entre 50 et 90 euros de l’heure.
Tout dépend du nombre de personnes nécessaires à l’encadrement du patient et s’il y a mise à cheval.
Le nombre d’intervenants peut parfois aller jusqu’à trois personnes, dans le cas par exemple de patients traumatisés crâniens.
Nous aurons donc ici un manieur pour le cheval, un thérapeute qui assurera la sécurité du patient à cheval et qui créera la séance ainsi qu’un accompagnateur qui effectuera les activités demandées par le thérapeute avec le patient.
Là encore il faut être vigilant quant aux abus. En effet, les personnes en recherche de ce type de prise en charge se dirigent régulièrement vers des structures proposant des séances « d’équithérapie » à 30 euros de l’heure.
Lorsque de tels prix sont affichés, fort est à parier que la personne n’a pas les compétences requises, qu’elle travaille seule avec des chevaux non spécialisés. Les risques de chutes et de blessures graves sont donc maximisés.
Il est malheureusement impossible à ce tarif d’avoir des séances sécurisées, pratiquées par un professionnel de la santé mettant en œuvres des activités afin d’atteindre des objectifs de soins et accompagné d’un cheval travaillé et destiné à l’équithérapie.
Sophie Olivetti-Ciry
Le cheval est miroir des émotions et donc facilitateur de l’expression des émotions.
J’ai un très gentil cheval, peut-il être cheval d’équithérapie ?
Tout cheval ne peut pas être champion de sauts d’obstacles et par conséquent tout cheval ne sera pas forcément un bon cheval de thérapie.
Le fait qu’il soit gentil ne suffit pas et n’est pas non plus systématiquement le critère prioritaire.
En effet, il s’avère que certains patients autistes (TSA) vont avoir à travailler en équithérapie la notion de distances interpersonnelles et il sera judicieux d’avoir un cheval peu tactile, ayant besoin d’espace.
Les chevaux thérapeutes sont aussi parfois sélectionnés en fonction de leur conformation. Un cheval avec un dos long sera intéressant pour son potentiel à développer sa souplesse. Un cheval avec un dos court aura son intérêt pour porter des personnes à forts gabarits, aux risques cependant d’être plus raides.
Pour finir, un cheval de thérapie peut également être choisi pour sa locomotion, lorsque le travail de l’équithérapeute est de faire monter le patient.
En effet, un cheval qui amènera un mouvement d’avant en arrière, mouvement dit « antéro-postérieur », sera très intéressant pour les personnes ayant des difficultés à mobiliser leur bassin et donc à tenir leur dos ou leur tête.
Quoi qu’il en soit et malgré ses connaissances des équidés, l’équithérapeute s’entoure systématiquement d’un professionnel du milieu équestre, principalement un ostéopathe-éducateur équin, pour entretenir les chevaux thérapeutes et leur apporter le bien-être physique et mental dont ils ont besoin.
Pour conclure
L’équithérapie est un métier à part entière qui ne s’improvise pas.
Seuls les professionnels médicaux, paramédicaux ou du secteur social ayant suivi une formation et obtenu un diplôme d’équithérapeute sont en mesure d’offrir des prises en charge sécurisées, proposant des objectifs adaptés avec des chevaux formés.
Cette pratique étant prodiguée par un professionnel de la santé, à quand la possibilité pour les médecins de prescrire l’équithérapie à leurs patients ?
Vous connaissez d'autres exemples de soins par le cheval ? Avez-vous déjà eu une séance d'équithérapie ? Quels sont vos retours d'experience ?
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Sophie Olivetti-Ciry
Équithérapeute — Domaine d'Hippios
Orthophoniste, équithérapeute et hippothérapeute formée au Canada, elle est également directrice du Domaine d'Hippios (centre de rééducation et de réadaptation proposant des prises en charge globales pour les personnes en souffrance ou en situation de handicap) et présidente de l'association du même nom.
Elle a créé, en 2016, l'organisme de formation Hippios, qui offre des spécialisations aux équithérapeutes ou professionnels de la santé.
bel article ….Merci! Yannique Bourglan
Très bon article. Merci beaucoup
Bonjour avez vous l’expérience d’équithérapie pour un enfant de 20 mois, ancien préma et IMC(age corrigé 17.5mois)avec tonus axial moyen?
Bonjour,
Cet article a été rédigé par une auteure qui ne travaille pas spécialement avec DEFI-Écologique. Normalement, elle devrait recevoir une notification de votre message par e-mail. Il est possible de la contacter directement par le site de son association : https://www.domainedhippios.fr/
Bonjour, Le plus petit patient reçu présentant ce type d’affection avait 30 mois et nous l’avons suivi jusque l’âge de 6ans (plusieurs prises en charge chez nous). N’hésitez-pas à ma contacter si vous souhaitez des renseignements : 0642718621
cordialement
« Le pas du cheval génère près de 10 000 impulsions neuro-motrices par heure, contre 500 à 1 000 en prise en charge en kinésithérapie classique. » Qu’est-ce que ça veut dire pour un néophyte ? 😉
Bonjour, merci pour votre question. En gros, ceci signifie qu’il y a beaucoup plus « d’informations motrices » envoyées aux patients et donc de « rééquilibrages » demandés aux patients lors des séances d’hippothérapie versus prise en charge kiné. Ceci est très positif si, bien entendu, la personne qui pratique est bien formée. En effet un thérapeute mal expérimenté peu également accentuer les troubles moteurs de ses patients par méconnaissance de l’incidence du mouvement du cheval sur la personne.
belle image je travaille sur ce sujet