Dès son arrivée dans son nouveau foyer, le chien commence son apprentissage. Que ce soient les règles de la maison, les « tricks » que vous trouvez amusants ou utiles, ou même des entraînements à des fins sportives (parfois appelé dressage).
L'apprentissage canin est régi par des lois et des mécanismes que nous allons détailler.
Vous pourrez alors utiliser ces connaissances avec votre propre chien et multiplier vos activités !
Ce que vous allez apprendre
- Ce qu'est le conditionnement
- Quels sont les différents types de conditionnement
- Ce que sont le renforcement et la punition et comment les utiliser de manière intelligente
- Ce qu'est le « clicker-training »
- Comment travailler la motivation de votre chien
Être comportementaliste canin, c'est être capable d'observer les comportements d'un chien, de les analyser selon le contexte où ils apparaissent et de les expliquer.
Un comportementaliste canin a de solides connaissances de l'éthogramme canin et de la psychologie humaine.
C'est ainsi que j'ai pu aider de nombreux clients dont les chiens avaient des comportements indésirables (comme des malpropretés, des agressivités ou des destructions) à retrouver de bonnes relations avec leur compagnon à 4 pattes.
Marc Twain
C'est par piston qu'on entre au paradis. Si c'était au mérite, mon chien y entrerait et moi je resterais dehors.
Le conditionnement, c’est quoi ?
Le conditionnement est un processus d’apprentissage qui permet l’acquisition de comportements. Il met en jeu des stimulations qui vont induire des réactions chez l’individu, réactions que l’on va favoriser ou non.
Il existe deux grands types de conditionnement : le conditionnement répondant et le conditionnement opérant.
Le conditionnement répondant
Encore appelé conditionnement de type I, classique ou pavlovien, il a été proposé par le médecin et scientifique Ian Pavlov au début du XXe siècle.
Ian Pavlov étudiait la digestion chez le chien quand il s’est rendu compte que ses animaux commençaient à saliver avant de recevoir leur nourriture. La simple vue de la nourriture déclenchait la salivation.
Il a donc choisi d’associer la distribution de la nourriture à un signal qui ne semblait déclencher aucune réaction chez le chien de prime abord : un son de cloche. Pavlov faisait sonner la cloche et donnait immédiatement la nourriture.
Quelques répétitions ont suffi pour que l’association « son de cloche » et « nourriture » se mettent en place chez les chiens : dès qu’ils entendaient la cloche, les chiens salivaient.
Le conditionnement classique fonctionne donc de la manière suivante : on associe une stimulation neutre (le son de cloche) à une stimulation inconditionnelle (la distribution de nourriture).
La stimulation inconditionnelle va déclencher une réponse inconditionnelle (la salivation est une réponse réflexe).
Après le conditionnement, la stimulation neutre devient une stimulation conditionnelle puisqu’elle déclenche à elle seule la réponse qui devient ainsi conditionnée. Le son de cloche, initialement sans effet, déclenche à lui seul la salivation.
Le conditionnement répondant a lieu tous les jours avec nos animaux de compagnie.
Par exemple, un chien nourri à midi, viendra chercher sa gamelle dès les premiers tintements du carillon. Ou encore, le chiot qui a mal vécu son premier trajet en voiture peut ne plus vouloir passer à proximité d’une voiture.
Dans les cas d’expériences désagréables, comme les trajets en voiture avec le chiot, il est possible de créer d’autres associations, plus positives. C’est ce qu’on appelle le contre-conditionnement, particulièrement efficace dans l’apprentissage canin.
Le conditionnement opérant
À la différence du conditionnement classique où le chien apprend par association, le conditionnement opérant est un apprentissage par essais et erreurs. Il est également appelé conditionnement de type II, instrumental ou skinnerien.
C’est un concept initié par Thorndike et développé par Skinner au milieu du XXe siècle. Dans ce cadre, l’animal va apprendre en faisant ses propres choix : si un comportement est renforcé, la probabilité de le voir réapparaître augmente. Et inversement, lorsqu’un comportement n’amène aucun bénéfice, alors il va tendre à disparaître.
L’expérience de Skinner a été menée avec un rat placé dans une boîte qui le coupe de toute stimulation extérieure.
Le rat va au hasard presser un bouton qui va déclencher une réaction, soit une décharge électrique, soit l’arrêt de l’électrisation du plancher, soit l’apparition ou le retrait de nourriture.
Dans ce type de conditionnement, c’est l’animal qui choisit, c’est lui qui modifie son comportement. D’ailleurs, dans cette expérience, le rat se conditionne tout seul : à force de décharges électriques il cessera d’appuyer sur le bouton.
Le rat qui obtiendra de la nourriture lui, continuera d’appuyer.
Dans notre quotidien, le conditionnement opérant a lieu souvent. Par exemple, le chien qui mendie à table et obtient une croûte de fromage va continuer de mendier.
Le chien qui saute sur les gens et obtient de l’attention continuera de sauter. Ainsi pour faire cesser un tel comportement, il suffit d’arrêter d’y répondre.
S’il n’y a aucun bénéfice à avoir un comportement, alors le comportement va s’éteindre (c’est la loi de l’extinction).
Apprentissage canin : renforcement et punition
Les expériences de Skinner reposent sur deux éléments : le renforcement et la punition, qui peuvent être soit positif soit négatif.
Renforcer un comportement, c’est faire en sorte que sa probabilité d’apparition augmente. Punir un comportement, c’est faire en sorte que sa probabilité d’apparition diminue.
Par exemple, en donnant une friandise à mon chien quand il revient, je renforce son rappel. Il reviendra à moi la prochaine fois que je l’appellerai. Si je le gronde parce que j’estime qu’il n’est pas venu assez vite, il y a fort à parier qu’il ne reviendra plus vers moi.
Ces deux notions sont associées aux adjectifs positif ou négatif. Positif veut dire que l’on rajoute quelque chose, et négatif signifie que l’on enlève quelque chose. Cela n’a rien à voir avec le côté bon ou mauvais.
Voici un tableau récapitulatif de ces notions
Renforcement | Punition | |
---|---|---|
Positif |
On augmente la probabilité d’un comportement en ajoutant quelque chose que le chien apprécie On donne une friandise pour récompenser le chien qui marche en laisse sans tirer |
On diminue la probabilité d’un comportement en ajoutant quelque chose que le chien n’apprécie pas On donne un coup de laisse pour punir le chien qui tire en laisse |
Negatif |
On augmente la probabilité d’un comportement en enlevant quelque chose que le chien n’apprécie pas On cesse de donner des coups de sonnette lorsque le chien ne tire plus |
On diminue la probabilité d’un comportement en enlevant quelque chose que le chien apprécie On arrête d’avancer quand le chien se met à tirer |
Nos animaux apprennent en utilisant ces quatre catégories. Cependant, lorsque l’on souhaite avoir une relation basée sur la confiance, il est préférable d’utiliser le renforcement positif qui, de plus, permettra de fixer les comportements plus durablement.
D’une manière générale, c’est en récompensant les bons comportements (renforcement positif) et en ignorant les mauvais (punition négative) que nous pouvons amener le chien à agir de la manière souhaitée tout en respectant son bien-être.
C’est la maxime des éducateurs canins qui travaillent dans le respect de l’intégrité du chien.
Le « clicker-training »
Le « clicker-training » est une méthode d’éducation, développée et popularisée par Karen Pryor et, en France, par Catherine Collignon.
C’est une technique qui s’appuie sur le conditionnement opérant : le chien devient acteur de son éducation.
Le « clicker » est un petit boitier avec une languette métallique qui fait « clic » quand on appuie dessus. Le principe est simple :
- On enseigne au chien qu’un « clic » équivaut à une récompense.
- Le chien propose un comportement : s’il s’agit de celui attendu on clique et on récompense.
Le timing est extrêmement important : on doit cliquer au bon moment ! Trop tôt ou trop tard, on risque de ne pas renforcer le bon comportement.
C’est une méthode très utile, qui permet l’apprentissage de commandes complexes chez le chien, qui donne des résultats rapides et qui est également utilisée dans d’autres conditions (comme par exemple en parc animalier).
Pour en savoir plus sur le « clicker-training », rendez-vous sur :
Comment motiver son chien ?
Tous les éducateurs canins vous le diront, quand on veut obtenir quelque chose de la part de son chien, la meilleure manière est de lui proposer une contrepartie motivante.
Face au bénéfice qu’il peut gagner ou qu’il peut perdre, le chien va donc orienter son comportement.
Toujours dans l’objectif de créer et maintenir une relation de confiance avec son animal, il est préférable d’utiliser des récompenses pour motiver un chien.
Il est difficile d’imaginer une telle relation avec un animal motivé par la peur de se faire brutaliser (cela n’a pas toujours été le cas : certaines méthodes de dressage dépassées prônent la douleur « pour faire comprendre au chien »).
Dans ce cadre, les récompenses utilisables sont nombreuses ! Cela commence avec l’attitude du maître : des encouragements enjoués, une voix plus aigüe, des félicitations vocales sont des stimulations qui vont motiver le chien.
Les contacts affectifs ont l’avantage d’être toujours réalisables. La nourriture est également une motivation pour le chien : elle est d’ailleurs des plus utiles lors des périodes d’apprentissage. Par sa valeur élevée pour certains chiens, elle devient un très bon renforçateur de comportement distribué sous forme de friandises.
Le jeu est également une motivation, comme par exemple les lancers de balles ou les jeux de corde. Si un chien est habitué à obtenir une récompense, quelle qu’elle soit, alors il agira de manière à l’obtenir une fois de plus.
A condition, bien sûr, d’être cohérent ! Un mauvais exemple est observable régulièrement : la personne qui rappelle son chien en s’énervant, en utilisant un ton déplaisant voire même en étant un peu brutal.
Nous sommes loin des conditions optimales : comment le chien va-t-il apprendre que revenir à son maître est une chose formidable ?
Parfois, le manque de patience, l’énervement, la peur vont se faire sentir, parce que nous sommes submergés par nos émotions. Et cela peut orienter différemment les comportements de notre chien.
Alphonse Toussenel
Plus on apprend à connaître l’homme, plus on apprend à estimer le chien.
C’est donc aux maîtres d’être cohérents : montrez votre enthousiasme, soyez motivants et proposez à votre animal ce qu’il aime.
Car il existe une hiérarchie des motivations. Si la nourriture a une grande valeur aux yeux des chiens (avec des friandises plus appréciées que d’autres), certains sont avides de contacts affectifs quand d’autres préfèrent les parties de jeux.
Pour conclure
Tous les animaux sont capables d'apprendre, quel que soient leur âge ou leur espèce. Ils font d'ailleurs de nombreux apprentissages sans l'aide de l'Homme.
La coopération d'un animal avec son maître n'est possible que lorsqu'un lien de confiance s'est tissé entre les deux. Et c'est alors la meilleure voie possible pour enseigner de nouveaux tours à son chien, l'amener à répondre positivement à nos demandes et préserver le bien-être de tous.
Si votre chien a des comportements indésirables, n'hésitez pas à faire appel à un comportementaliste pour mieux comprendre votre compagnon.
Un éducateur vous sera utile pour vous accompagner dans l'apprentissage de nouvelles commandes, le comportementaliste vous aidera pour rétablir une relation harmonieuse.
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Je suis un lecteur régulier de ce blog, je suis très satisfait de cet article, et je pense qu’il aidera d’autres personnes, je partage avec vous une méthode qui a fonctionné correctement avec mon chien
– Modération : lien commercial supprimé
Bonjour et merci pour votre article. J’ai moi même vécu le même genre de problématique.
Voici le livre que m’a conseillée une amie qui m’a énormément accompagné : [modération : lien commercial supprimé]
Bonjour et merci pour le partage. J’apprécie la qualité de votre contenu. On ressent la quantité du travail et la passion que vous y mettez. J’ai déjà une idée sur cette méthode et je la trouve bien : [modération : lien commercial supprimé]. Est-ce que vous pensez que votre méthode pourrait m’aider encore plus ?
Bruno.
Bonjour et merci pour ce super blog
Je suis une lectrice depuis un bon moment et j’apprécies beaucoup la qualité des articles.
Mon chien était vraiment distrait et faisait n’importe quoi. Le pire c’est quand il est devenu agressif avec mes amis et mes parents. J’ai donc décidé de chercher une méthode plus efficace et bien radicale. Et bien sur, il faut du temps et de la patience car c’est être vivant et non des robots, mais ca marche et je suis bien contente.
[modération : lien commercial supprimé]
Merci et a bientôt.