L’effondrement de la biodiversité est enfin enrayé !
Qu'il fait bon d'être optimistes ! Depuis tant d'années, ce sentiment d'inquiétude quant à l'urgence d'agir pour préserver la faune et la flore ne nous quittait plus. Mais la bonne nouvelle vient de tomber : l'effondrement de la biodiversité est enfin enrayé !
Si, comme nous, vous avez usé beaucoup de votre temps et de votre énergie à lutter contre le déclin de la biodiversité, vous allez enfin pouvoir profiter pleinement de la vie. Si vous ne savez pas par où commencer pour enfin cesser de sacrifier tant à cette cause, nous vous proposons quelques pistes à explorer.
Ce que vous allez apprendre
- Que les écologistes ne sont pas que des oiseaux de mauvais augure
- Que l'écologie et l'exploitation des ressources terrestres peuvent être conciliables
- Qu'on va enfin pouvoir arrêter de s'inquiéter du sort des abeilles
Claude Allègre
Vouloir s'opposer à la croissance et au progrès technologique, c'est engager la France dans le déclin et et la détérioration du niveau de vie des Français.
Effondrement de la biodiversité : un casse-tête en moins
22% des oiseaux communs spécialistes ont disparu de métropole entre 1989 et 2017. La semaine dernière, seuls quatre oiseaux sont morts en France !
Vous n’y croyez pas ? Et pourtant, ces quatre oiseaux étaient les derniers oiseaux sauvages observables en France.
Le retour des néonicotinoïdes nous aura enlevé une sacrée épine du pied : sans espèces ni espaces à protéger, nous voilà enfin libres du joug oppressant de ces milliers d’espèces qui ont eu l’arrogance de vouloir nous empêcher de kiffer le capitalisme !
Rangez vos dossiers, réconciliez-vous avec les grands comptes, donnez carte blanche aux multinationales, car nous allons enfin pouvoir nous débarrasser d’un sujet bien trop sensible politiquement.
Rendez-vous compte : toute la force de recherche complexe et transversale de compréhension de la biodiversité et des milieux dans lesquelles elle évolue, va pouvoir être réorientée vers des choses utiles à l’industrie. L’âge d’or de l’urbanisme et du high-tech connecté ne fait donc, et heureusement, que commencer !
Les avantages à ne plus avoir de biodiversité
On peut marcher pieds nus sans craindre les vipères.
Les guêpes ne viendront plus gâcher nos repas en extérieur.
On peut enfin arrêter de se demander à quoi ça sert, un ours polaire.
Les chauves-souris arrêteront de quitter les zones qu’on déboise.
Les chasseurs vont enfin ranger leurs fusils.
On peut enfin se passer de pesticides !
Moins d’angoisses climatiques et donc plus de productivité.
Le chant des oiseaux ne nous empêchera plus de nous combler les oreilles au son du pipeau du gouvernement.
DEFI-Écologique arrêtera de vous seriner l’intérêt de déployer des bancs Refuge.
Que fait-on des budgets ?
C’est bien connu, l’écologie coûte cher. Quand on pense à la quantité d’argent engloutie ces dernières années pour tenter de préserver des Grands Hamsters (alors qu’ils passent 95% de leur temps sous terre), ça rend malade…
Bien sûr, nous ne prétendrons pas savoir de quelles manières ces fonds seraient les plus utiles à la société, comme par exemple déployer la 5G partout ou alors se lâcher sur le suremballage plastique, mais nous avons quand même quelques pistes de réflexion à proposer.
Le « Zéro Artificialisation des Sols » n’ayant plus de raison d’être, les collectivités territoriales vont pouvoir continuer à investir sans crainte dans des zones commerciales et industrielles pour enjoliver toujours plus les entrées de villes dans tout le pays.
La préservation des zones humides (hors piscines) n’ayant plus aucun intérêt, ces budgets pourront servir à la création de nouvelles autoroutes nous permettant d’aller toujours plus vite, toujours plus loin.
La recherche sur les zoonoses peut prendre fin. En plus, ça devenait vraiment compliqué à ce stade. Peut-être que ces budgets pourraient financer de la recherche pour aller coloniser Vénus ?
Près de 40 000 fonctionnaires vont être licenciés, ce qui nous permettra de pouvoir enfin respecter les politiques de restrictions budgétaires. C’est vrai quoi à la fin, pourquoi rémunérer des naturalistes ou des biologistes à l’OFB, dans les ARB et on ne sait où, quand on peut payer les intérêts de la dette publique ?
Pour conclure
Le règne tyrannique de la biodiversité et sa préservation prend fin et nos sociétés doivent encore s'adapter, mais déjà un nouveau soleil se lève sur cet horizon sans taupes ni moustiques. Ouf ! Parce que franchement, à quoi ça sert une mouche ?
Finie l'écologie urbaine, encore balbutiante et qui demande du courage, de l'innovation, de la prise de risque… Finis les PNA, la renaturation de milieux, les labels à la con, les réseaux de spécialistes… Finis les programmes participatifs, les valorisations du patrimoine, les consultations gratis d'experts la veille pour le lendemain pour des lois cruciales… Et donc, fini les positionnements électoraux osés et qui amènent une discussion forte dans l'espace public. Fini le besoin collectif de se projeter dans un avenir commun cohérent.
Enfin, nous allons pouvoir retourner aux problèmes migratoires, de sécurité et de dette publique à 3% qui sont si rassurants et si porteurs en période pré-électorale.
Et vous, vous voyez le verre à moitié vide ou à moitié plein lorsqu'il s'agit de préservation de la biodiversité ?
Commenter14 nichoirs et abris à fabriquer
Les plans de nichoirs précis et les conseils d’installation de 14 nichoirs et abris pour inviter la biodiversité chez vous
Grégoire Llorca
Formateur en sobriété numérique — DEFI-Écologique
Comment communiquer sur internet de manière écologique ?
Comment militer tout en gagnant sa croûte ?
Chaque jour, je travaille avec DEFI-Écologique en tentant de répondre à ces questions.
Aider les écologistes à transmettre leur connaissances et savoir-faire, c'est ça mon métier !
Je suis aussi militant pour Alternatiba et ANV-Cop21.
Grégoire est membre de DEFI-Écologique.Julien Hoffmann
Rédacteur en chef — DEFI-Écologique
Fasciné depuis 20 ans par la faune sauvage d'ici ou d'ailleurs et ayant fait son métier de la sauvegarde de celle-ci jusqu'à créer DEFI-Écologique, il a également travaillé à des programmes de réintroduction et à la valorisation de la biodiversité en milieu agricole.
Il a fondé DEFI-Écologique avec la conviction qu'il faut faire de la protection de l'environnement un secteur économique pour pouvoir réellement peser sur les politiques publiques.
Julien est membre de DEFI-Écologique.Vous aimerez aussi
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30/09/2016
Quel requin d’avril !
Ah d’accord, c’est un poisson d’avril.
C’est presque drôle …si ce n’était la gravité du sujet.
Si j’en juge par ce se passe dans ma petite région :
A moitié plein de vide. C’est à dire moins que rien. Et quand on sait que rien c’est moins que très peu …
La biodiversité n’est pas en danger : la preuve, je connais des espèces saisonnières ayant une durée de vie même très courte qui continuent de vivre témoignant de leur capacité à s’adapter aux changements d’environnement ! Veillons tous à les préserver. Merci pour votre action en faveur des poissons d’avril. Amitiés aux malicieux rédacteurs. Gérard
C’est bien de rêver un peu ! Merci pour ce beau poisson d’avril ! Mais dommage qu’il soit le dernier encore présent dans nos océans dévastés !
C’est un poison d’avril qui me fait froid dans le dos, car il correspond à des tendances lourdes, vécues au quotidien… la transition est encore loin…
Merci encore pour ce merveilleux blog.
Que la vie est douce. Le bonheur pour qui sais le goûter. Enfin une bonne nouvelle 😁.