Pour une cueillette de plantes sauvages comestibles respectueuse et sans dangers

Mises à l'honneur même à la table des grands chefs, les plantes sauvages ont fait un retour triomphal sur la scène, avec de plus en plus d'adeptes qui veulent s'essayer à la cueillette !

Si la pratique offre son lot de bénéfices, elle n'apparaît pas sans dangers.

Quels sont les paramètres à prendre en compte avant de se lancer ?

Ce que vous allez apprendre

  • Les atouts que procure la cueillette des plantes sauvages
  • Les consignes de sécurité pour une cueillette sans danger
  • Les règles de respect pour ne pas piller l'environnement
Morgane Peyrot
La cueillette sauvage offre une belle occasion de prendre conscience de l’incroyable richesse du monde qui nous entoure, et peut inciter naturellement le cueilleur à prendre soin de ce patrimoine inestimable.

Un plaisir vertueux…

Qu’il est gratifiant de savourer le fruit de sa propre récolte ! Ceux d’entre nous qui ont déjà eu l’occasion de glaner quelques pissenlits, fleurs d’acacias et fruits des bois le savent bien. C’est là un aspect fondamental qui contribue à la magie de la cueillette sauvage…

Non seulement cette activité nous permet de retrouver pleinement nos racines par le contact conscient et privilégié qu’elle nous offre avec la Nature, mais elle présente aussi des avantages écologiques et économiques : les produits bruts de la récolte n’engendrent aucun déchet et l’on s’y rend généralement à pied, ce qui limite le coût des transports.

Sans compter que les plantes sauvages, bien plus riches en minéraux et nutriments que nos légumes cultivés, présentent de réels atouts pour notre santé. A titre d’exemple, l’ortie contient six fois plus de vitamine C que les oranges, des protéines et du fer en quantités intéressantes (pour plus d’informations, consultez le Guide nutritionnel des plantes sauvages et cultivées).

Tableau nutritionnel des feuilles d'orties
Tableau nutritionnel des feuilles d'orties Alix Lefief-Delcourt

Que de bonnes raisons pour partir avec son panier sans plus attendre !

Formez-vous !

De nombreux stages et ateliers de découverte des plantes sauvages comestibles sont proposés par des professionnels
De nombreux stages et ateliers de découverte des plantes sauvages comestibles sont proposés par des professionnels Médiathèque de Courrière

N’hésitez pas à vous faire accompagner pour vous former à la reconnaissance et à l’usage des plantes sauvages.

De nombreux professionnels et écoles compétents vous proposent des stages ou même des cursus spécialisés sur plusieurs années, tel que le CPE (Collège Pratique d’Ethnobotanique), présidé par François Couplan, ou encore l’école lyonnaise des plantes médicinales et des savoirs naturels.

Morgane Peyrot vous propose également des ateliers et stages à propos de la cueillette de plantes sauvages sur son site.

…à pratiquer avec précautions !

Cependant la pratique comporte aussi des risques dont il est essentiel d’avoir conscience : il n’est pas question de cueillir n’importe quoi, n’importe où, n’importe comment !

Pour rappel, en mai 2019, un communiqué de presse fût publié par l’Agence Régionale de la Santé Grand-Est, suite à une recrudescence de cas d’intoxication rapportés par le centre antipoison local. Celles-ci étaient essentiellement dues à une confusion entre l’ail des ours (Allium ursinum) et le colchique (Colchicum autumnale), dont l’ingestion peut induire des troubles graves voire mortels.

L’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a estimé la fréquence de ces accidents, plus ou moins graves, à environ 250 cas par an de 2012 à 2018. Si tout cela n’a rien de rassurant, voici quelques conseils et astuces pour vous prémunir des risques éventuels et profiter de votre cueillette en toute sérénité.

Ail des ours, colchique ou muguet ?

Il semble impossible de confondre ces plantes lorsqu’elles sont en fleur, tant les ombelles de l’ail des ours n’ont rien en commun avec les clochettes blanches du muguet, et encore moins avec l’inflorescence mauve du colchique. Malheureusement leur floraison n’a pas lieu au même moment de l’année.

Ainsi en période de cueillette au début du printemps, nous nous trouvons face à des rosettes de feuilles semblables en apparence, pour trois espèces qui fréquentent le même habitat et peuvent parfois se trouver mélangées.

Dans ce cas l’odeur caractéristique de l’ail des ours n’est d’aucun secours, car elle imprègne fortement les doigts, et de même, tout ce qu’ils touchent en suivant. L’observation rigoureuse des feuilles est alors nécessaire pour ne pas se tromper : celles de l’ail des ours possèdent un long pétiole et sont souples au toucher, tandis que celles du colchique sont rigides et sortent directement de terre. Quant au muguet, ce dernier possède 2 ou 3 feuilles rigides, insérées sur une même tige.

Rosette de colchique (Colchicum automnale), Rosette d'ail des ours (Allium ursinum) et Rosette de muguet (Convallaria majalis)
Rosette de colchique (Colchicum automnale), Rosette d'ail des ours (Allium ursinum) et Rosette de muguet (Convallaria majalis) Y. martin (INPN) et Archenzo Cortenova
Morgane Peyrot
Il n’est pas question de cueillir n’importe quoi, n’importe où, n’importe comment !

Commencer en douceur

La cueillette est affaire de touché... et de découvertes en la matière !
La cueillette est affaire de touché... et de découvertes en la matière ! Lukas

Rien que dans nos jardins, il s’offre à nous une profusion de trésors aux vertus insoupçonnées.

  • Le plantain, inégalable apaisant des piqûres en tous genres, avec son agréable goût de champignon.

  • Le pissenlit, qui guérit le foie tout en procurant d’excellentes salades.

  • L’ortie savoureuse, reminéralisante, et impossible à confondre avec ses poils urticants !

  • Mais encore, la pâquerette, la mauve, la stellaire, etc.

Toutes ces plantes faciles d’accès sont relativement simples à reconnaître, et nous les connaissons pour la plupart depuis l’enfance. Tournez-vous donc vers elles ! Ne cherchez pas la complexité pour vous lancer dans la cueillette, surtout si vous n’avez aucune notion en botanique.

Apprenez dès lors à vous familiariser avec ces vieilles amies en usant de tous vos sens. Observez-les pour noter la forme de leurs feuilles, touchez-les pour découvrir leur texture, décrivez leur odeur, etc. Ce petit exercice vous sera utile pour progresser et prendre confiance en vous en apprenant à porter attention aux petits détails, qui font parfois toute la différence (par exemple : les feuilles de la consoude officinale sont rêches, contrairement à celles de la digitale, très toxiques, ou à celles de l’ambroisie, urticantes ou provoquant de l’eczéma).

Sachez également qu’il est plus aisé de reconnaître les plantes lorsqu’elles sont en fleurs, car il s’agit d’un organe relativement stable qui subit peu de variations, contrairement aux feuilles qui diffèrent parfois selon les conditions ou le stade de développement.

Soyez patients, et surtout réguliers : l’expérience s’acquiert sur le long terme avec de la pratique. Lorsque vous saurez reconnaître et utiliser ces plantes communes avec assurance, vous pourrez alors envisager d’élargir vos horizons.

Morgane Peyrot
Cette activité nous permet de retrouver pleinement nos racines par le contact conscient et privilégié qu’elle nous offre avec la Nature.

Savoureuse stellaire

Fréquente dans les sous-bois et les jardins, la jolie stellaire (Stellaria media) est souvent accessible et abondante. Elle se reconnaît aisément à ses petites étoiles blanches aux cinq pétales bifides (fendus en deux), qui en paraissent dix.

Cependant, hors floraison, attention à ne pas confondre ses feuilles avec celles des mourons rouges (Anagallis arvensis) ou bleus (A. foemina). Elle s’en distingue par la présence d’une rangée de « poils » unilatérale, qui alterne sur la tige entre chaque entrenœud.

N’attendez plus pour la déguster en salade, son agréable goût de noisette saura vous séduire !

Fleurs de stellaire (Stellaria media), Tige de stellaire, Fleur de mouron rouge (Anagallis arvensis)
Fleurs de stellaire (Stellaria media), Tige de stellaire, Fleur de mouron rouge (Anagallis arvensis) François Couplan, Morgane Peyrot, Brett Hondow

Règles de sécurité

La joie de la cueillette ne doit pas nous faire prendre des risques inconsidérés
La joie de la cueillette ne doit pas nous faire prendre des risques inconsidérés

Lors de votre cueillette, vous devrez toujours veiller à appliquer quelques principes de base pour vous éviter des ennuis. Certains semblent relever de l’évidence, mais il semble toujours bon de se les rappeler, jusqu’à ce qu’ils deviennent des réflexes quasiment innés.

Vous devez entre autres :

  • Surveiller le lieu de votre cueillette. En évitant bien sûr les bords de route ou les champs traités. Entre autres, pensez à demander l’accord du propriétaire si vous êtes sur une propriété privée.

    Récolter uniquement les parties vertes des végétaux, et éviter ceux qui vous paraissent trop vieux ou trop abîmés.

  • Ne pas cueillir les plantes ou les fruits sauvages qui se trouvent trop près du sol et respecter les règles d’hygiène classiques pour tenir compte des zoonoses, en triant et en lavant votre récolte avant usage.

  • Ne cueillir que les plantes dont vous êtes certain de l’identification.

  • Et enfin, apprendre à reconnaître les principales plantes toxiques. Dans notre flore, très peu de plantes sont susceptibles de causer une intoxication mortelle par l’ingestion de petites quantités.

    Prendre connaissance de celles-ci à l’aide d’un ouvrage dédié vous aidera à mieux appréhender et éviter les dangers (à consulter : Les belles vénéneuses, plantes sauvages toxiques, Encyclopédie des plantes comestibles de l’Europe, volume 3, ainsi que Plantes sauvages comestibles et toxiques).

Morgane Peyrot
Dans notre flore, très peu de plantes sont susceptibles de causer une intoxication mortelle par l’ingestion de petites quantités.

Maladies et parasites

Les principaux risques infectieux ne sont pas seulement liés à l’échinococcose (parasite transmis via les excréments de renards et d’animaux domestiques), mais ils concernent surtout les plantes aquatiques telles que le cresson de fontaine (Nasturtium officinale).

Celles-ci peuvent être contaminées par la douve du foie (parasite véhiculé par les ruminants), ou encore des bactéries responsables de la leptospirose, contenues dans l’urine des rongeurs.

En cas de doute, n’en faites pas de consommation crue, mais réservez-les à la cuisson, qui elle seule garantie l’élimination des microorganismes pathogènes. Pensez à vous laver les mains, et à nettoyer scrupuleusement tout matériel ayant servi à la cueillette.

Enfin, n’oubliez pas de vous prémunir contre les tiques durant les périodes à risques.

Et règles de respect

Un beau champ de Gentiane qui donne envie de rester sur le chemin pour les laisser en paix
Un beau champ de Gentiane qui donne envie de rester sur le chemin pour les laisser en paix DEFI-Écologique

Si les plantes sauvages constituent une incroyable richesse, dont il serait dommage de se passer, il ne faut toutefois pas les considérer comme une ressource inépuisable à notre entière disposition.

En outre, la cueillette doit être effectuée avec un minimum de conscience et de respect :

  • Veillez à ne pas cueillir de plante rare ou protégée.

    Des listes rouges sont généralement disponibles sur le site des conservatoires botanique de la région ou même du département qui vous concerne. Dans les milieux montagnards en particulier, la cueillette de plantes telles que la gentiane jaune (Gentiana lutea) ou les génépis (Artemisia sp), est souvent réglementée, voire interdite.

    Il en de même dans les forêts domaniales gérées par l’ONF (Office National des Forêts) où « les cueillettes à caractère familial, en petites quantités, sont tolérées sauf pour les espèces protégées bénéficiant d’un statut de protection qu’il est interdit de toucher ».

  • Cueillez délicatement les plantes pour ne pas les abîmer.

  • Evitez les réserves et les parcs naturels ou la cueillette est généralement interdite.

  • Ne ramassez que les plantes que vous trouvez en suffisance et laissez celles qui vous semblent isolées, surtout lorsqu’il s’agit de récolter des racines.

    En cas de doute quant à la disponibilité de la plante et la taille de la « colonie », ne cueillez pas au risque de la voir disparaître des lieux.

  • Cantonnez-vous aux quantités dont vous avez besoin, et ne prélevez qu’un tiers de la plante au maximum : il ne s’agit pas de piller mais de partager avec nos congénères non-humains qui ont besoin de ces ressources.

    Sachez que les « colonies » de plantes ont besoin d’être vigoureuses pour se multiplier et non régresser années après années.

Une charte règlementaire pour les cueilleurs

Pour vous aiguiller dans votre pratique, vous pouvez prendre exemple sur la charte rédigée par l’AFC (Association Française des professionnels de la Cueillette de plantes sauvages, née en 2011).

Vous trouverez également sur leur site internet des informations complémentaires sur la législation en vigueur concernant la cueillette, notamment le guide règlementaire des plantes protégées de France métropolitaine.

La cueillette sauvage, dangereuse pour l’environnement ?

La Salicaire poussant en milieu humide, la cueillir sans causer de dégât n'est pas à la portée de tous
La Salicaire poussant en milieu humide, la cueillir sans causer de dégât n'est pas à la portée de tous Harless Todd, USFWS

Certains se demandent si l’engouement du public pour la cueillette sauvage (notamment l’ampleur que prends la pratique), ne serait pas susceptible de nuire à l’environnement, en portant atteinte à la biodiversité ?

Voilà un débat épineux auquel il semble, pour l’heure, impossible de répondre de manière exhaustive tant la chose apparaît circonstancielle. S’il est vrai que par le passé la cueillette intempestive a contribué au déclin de diverses espèces végétales, les cas concernaient surtout des plantes déjà rares à l’état naturel, dont le pillage n’était pas généralement pas motivé par un usage alimentaire mais plutôt la contrebande pour la revente au marché noir.

En outre, la cueillette familiale (tant qu’elle est pratiquée avec respect), apparaît rarement comme un facteur principal d’érosion de la biodiversité. Je pense au contraire que dans ce cadre, la cueillette sauvage offre une belle occasion de prendre conscience de l’incroyable richesse du monde qui nous entoure, et peut inciter naturellement le cueilleur à prendre soin de ce patrimoine inestimable. Simplement parce que nous n’avons pas envie de voir disparaitre ces magnifiques plantes, pleines de saveurs et de vertus.

La méfiance semble de mise en fonction du lieu de prélèvement, notamment dans certains contextes où les milieux naturels sont de moins en moins présents tant en nombre qu’en surface, ainsi que dans divers types d’habitats naturels plus sensibles que d’autres (milieux humides, certains massifs montagnards, etc.).

En effet dans ces zones fragiles, la cueillette fréquente et cumulative pourrait avoir un impact négatif si elle s’effectue à forte fréquence, à une mauvaise période et par de nombreuses personnes en même temps.

La plus grande réserve s’applique également aux végétaux dont on utilise les racines comme la raiponce en épi (Phyteuma spicatum), ou la gentiane jaune (Gentiana lutea), dont il faut restreindre (voire éviter) la consommation, ou à défaut, se rabattre lorsque cela est possible sur des homologues cultivés.

Cependant, le jour où la consommation des plantes les plus communes et abondantes (telles que l’ortie, le pissenlit ou la pâquerette), par quelques riverains et promeneurs deviendra sujet à inquiétude n’est pas encore à craindre. Et si nous en arrivons à avoir peur de perdre la principale ressource (normalement foisonnante) de la planète et de l’humanité que constituent ces végétaux, c’est qu’il est temps de revoir nos habitudes en matière de politique environnementale.

Là où on peut s’affoler en revanche, c’est lorsque la cueillette est chapeautée par les industriels agroalimentaires et pharmaceutiques, et engendre régulièrement des débordements abusifs. Ceci est le cas de l’ail des ours (Allium ursinum), dans de nombreux pays de l’Est. De nombreux exemples sont cités dans un intéressant article publié en juin 2014 par l’AFP (Agence France Presse). Afin de mesurer l’impact de ces pratiques sur l’environnement, le CBN (Conservatoire Botanique National) des Pyrénées et Midi-Pyrénées a mené une enquête ethnographique auprès de professionnels de la cueillette.

Pour conclure

Ludique, pratique, pourvoyeuse et garante de valeurs simples et authentiques, la cueillette des plantes sauvages mérite à être pérennisée par les générations futures, sans oublier que sa pratique demande réflexion et conscience, aussi bien sanitaire qu’écologique.

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Pratiquez-vous la cueillette de plantes sauvages ? Auriez-vous des conseils pour une pratique respectueuse des écosystèmes ?

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Morgane Peyrot

Animatrice nature et auteure — Monde de sens

Passionnée depuis toujours par les insectes, qu’elle a appris à connaître en autodidacte, puis par les plantes sauvages dont elle a approfondi l’étude au contact de François Couplan, Morgane Peyrot est animatrice nature et propose des stages et ateliers thématiques pour les professionnels et le grand public.

Elle est également auteur d’ouvrages et de guides naturalistes.

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6 réponses à “Pour une cueillette de plantes sauvages comestibles respectueuse et sans dangers”

  1. Merci pour ce bel article sur les pour et contre de la cueillette de plantes sauvages
    Pour ma part, j’aime les reconnaître et savoir les nommer, c’est un jeu d’observation et de mémoire J’aime me poser systématiquement la question de savoir Pourquoi elles ont poussé là où elles sont. Quand je trouve la réponse, il devient évident pour moi de les laisser sur place.

  2. Votre dernier article devrait être le premier, l’impact des cueillettes sur certaines espèces n’est pas discutable (Génépi, Edelweiss, Muguet…). J’ai pu moi-même assister au pillage des asperges de la Réserve Naturelle Nationale de la dune Marchand (Nord) en quelques semaines et à la disparition de population d’Asperges des bois dans les environs de Lyon. L’impact de ces pratiques concerne non seulement les plantes elles mêmes, mais aussi la faune qui en dépend, notamment les invertébrés se reproduisant spécifiquement sur certaines plantes.

    Face à l’explosion des médecines alternatives/naturelles/mystiques, ces pratiques auront forcément un impact grandissant. Pas un facteur principal d’érosion de la biodiversité, certes, mais un facteur supplémentaire.

    • Bonjour,

      et merci pour votre commentaire. Je comprends parfaitement votre point de vue et votre colère. Cependant, aujourd’hui notre société connaît un retour incoercible vers la « nature », et la pratique de la cueillette sauvage, par la proximité qu’elle nous apporte avec cette dernière est, et sera quoi qu’il arrive, emmenée à se développer de plus en plus. Ce que je pense d’ailleurs être une bonne chose, car je crois vraiment que, pratiquée en conscience, la cueillette peut nous mener à développer une véritable relation avec le monde végétal et par là même, provoquer un éveil au respect et à la responsabilité qu’il nous incombe envers nos congénères non-humains. La meilleure attitude à adopter ne consiste donc pas à mon sens à interdire mais à informer, voire à éduquer le grand public sur les principes de sécurité et de respect qu’elle impose envers l’environnement. C’est donc ce que je me suis attachée à proposer dans cet article en rappelant les règles primordiales de la cueillette (dont l’impact peut selon les circonstances, que j’énumère d’ailleurs, avoir des conséquences désastreuses), et la nécessité de se limiter volontairement aux espèces les plus communes, en particulier aux « mauvaises herbes » que l’on arrache ou que l’on élimine de toute façon. Si quelques points ne vous semblent pas assez détaillés ou vous ont dérangé dans mon article, n’hésitez pas à m’en faire part pour que nous en discutions et que j’intègre vos remarques à mon prochain raisonnement. Tous les avis et retours d’expériences sont les bienvenus !
      Encore merci et belle journée.
      Cordialement.

  3. On fait beaucoup plus de mal à la nature en mangeant des fruits et légumes cultivés, même bios, qu’en faisant de la cueillette sauvage. Combien de plantes sauvages qui ne peuvent pousser pour faire des cultures ? Sans compter ceux qui utilisent des voitures, habitent dans de grandes maisons, etc. qui nécessitent du bétonnage et du bitumage, de l’électricité (les lumières tuent les insectes…), etc. Les vrais mauvais impacts sur la nature sont très insidieux, invisibles. Ils ne se voient pas directement. Quant à la cueillette sauvage par l’être humain, elle est née avec lui. Elle est restée pendant des dizaines de milliers d’années l’unique nourriture, avec les produits de la chasse. Ce sont les pratiques modernes qui sont un véritable problème pour les plantes sauvages. Bien sûr la cueillette doit rester raisonnée. De toutes les façons, si on n’est pas raisonnable, il ne faut pas cueillir, car alors on peut ramasser des plantes dangereuses.

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